Le mot qui vient à l'esprit après le visionnage de ce film est : élégance.
Tout le film est construit autour d'une délicatesse de cadre, de lumière, de voix, de musique qui dévoile un portrait de femme fragile intime tout en nuances.
La subtilité tient dans le lien ténu entre le réel d'une situation et la divagation de la conscience où l'expérience de la perte qui vous enferme dans vos souvenirs vous plonge dans un entre-monde.
Les écrits mystérieux laissés par le père sont comme des petits cailloux abandonnés çà et là pour permettre à la fille de pénétrer dans son univers mental et sentimental par la petite porte d'une maison qui devient à la fois un cocon et une prison pour cette ex-danseuse à la dérive.
Le portrait du père juste avant sa mort, ombre omniprésente au tableau, accentue l'intimité qu'elle entretient avec le photographe qui va faire aussi son portrait et la sortir d'elle-même afin de la révéler en une autre version symbolique.
Le raffinement esthétique est accentué par la qualité de la musique jouée au piano, créations originales par les artistes eux-mêmes et reprises de classiques contemporains, notamment Philip Glass.
Le choix d'un format court permet d'aller à l'essentiel du propos et de le rendre si ce n'est compréhensible du moins abordable pour qui voudrait se laisser emporter dans cette démonstration de finesse esthétique.