Avant L’autre rive j’avais déjà visionné deux autres longs métrages de David Gordon Green : « Joe » et « Prince Avalanche ». Des trois longs métrages cités, l’autre rive est certainement son film le plus abouti car il allie le côté poisseux et immoral de Joe avec les émotions de Prince Avalanche.
Cependant l’autre rive à tout de même un problème majeur, c’est le rythme. En effet le long métrage enchaîne des scènes extraordinaires et d’une tension rare (la scène de l’assassinat du père et de la fuite des gamins et un petit bijou) suivit de scène d’une rare lenteur qui n’apporte pas forcément de plus values au film notamment après la fuite des gamins car la tension retombe d’un seul coup et on ne la retrouvera jamais à un tel niveau d’apogée. Ce problème de rythme vient en grande partie du traitement de cette course poursuite entre l’oncle et ses neveux.
En effet on voit les deux progressions celle des gamins et celle de l’oncle. A mon sens on aurait du montrer que celle des gamins jusqu’à ce que leur oncle les retrouvent à la station service. Cela aurait créé le sentiment qu’une menace invisible peut s’abattre à tout moment sur nos héros. Alors que dans le cas suivant quand on voit les deux héros chercher du boulot sur le port et que la scène d’après on voit la voiture de leur oncle qui tombe en panne, on ne peut pas vraiment s’inquiéter pour les deux gamins. Et cela est bien dommage surtout après la scène cauchemardesque de l’assassinat.
Hormis ce défaut d’écriture gênant pour ma part, le long métrage est efficace et a de beau atout à revendre. Tout d’abords la réalisation est propre, efficace et ce permet quelques touche esthétique de temps en temps comme des arrêts sur image qui dure plusieurs secondes ou encore quelques ralentis bien utilisé qui bonifient le long métrage. Les paysages au bord du Mississippi sont également très beaux et crée un contraste évident avec le ranch sale et lugubre au début du film.
Au niveau du casting hormis Devon Alan qui campe un personnage agaçant et antipathique, le reste des acteurs sont très convaincants. Jamie Bell est crédible en grand frère protecteur et Josh Lucas a l’aura et le charisme suffisant pour interpréter un personnage névrosé, prêt à tout pour récupérer le trésor de son frère.
A noter que j’ai également apprécié la fin du film qui est certes un peu trop cliché mais qui est en parfaite adéquation avec le récit de ses pièce maudites raconté par le père de nos deux jeunes héros.
Au final malgré un film imparfait et un rythme inconsistant, le long métrage offre quelques scènes spectaculaire et saisissante qui valent leurs pesants d’or. Dommage que Joe son dernier long métrage reprend le même univers de l’autre rive avec ses qualités en moins.
Pour terminer on peut dire sans prendre de risque que Jeff Nichols à du dû s’inspirer de ce long métrage pour réaliser Mud tant les deux œuvres sont proches. De plus les deux réalisateurs se connaissent très bien. Cependant David Gordon Green n’a pas le talent de Nichols car ce dernier parvient à maintenir ses longs métrages (hormis Shotgun Stories) dans un rythme et une qualité de réalisation et d’écriture constante tandis que David Gordon Green finit inexorablement par faire une erreur dans son film et c’est dommage.