En 1984, The Ewok Adventure, un téléfilm dérivé de l'univers Star Wars, est diffusé sur la chaîne américaine ABC. Mettant en scène les Ewoks, le film rencontre un immense succès, devenant l'une des meilleures audiences de l'année pour ABC. Ce succès encourage Lucasfilm à produire une suite ainsi qu’une série télévisée animée, offrant un format épisodique destiné à un public jeune et consolidant le rôle des Ewoks dans la culture populaire de l’époque.

George Lucas tient à conserver un contrôle créatif total, comme il l'avait fait pour le premier téléfilm. Il engage les frères Jim Wheat et Ken Wheat, connus pour leur travail en tant que scénaristes et réalisateurs, pour superviser l'écriture et la réalisation. Cependant, Lucas ne peut s'empêcher d'intervenir directement dans le processus, influençant les choix narratifs et visuels du projet. Cette implication accrue est d'autant plus marquée que les frères Wheat ont eux-mêmes admis ne pas être particulièrement fans du premier téléfilm, ce qui incite Lucas à s'assurer que la suite reflète sa vision de l'univers des Ewoks.

En 1985, Ewoks : The Battle for Endor est diffusé sur la chaîne américaine ABC. Pour maximiser les revenus, Lucasfilm adopte la même stratégie que pour le premier opus : une sortie au cinéma dans plusieurs pays à l’international, où les films destinés à la télévision étaient moins courants. C’est ainsi que ce second téléfilm débarque dans les salles de cinéma françaises en 1986, offrant aux spectateurs une deuxième expérience grand écran des aventures des Ewoks.

Le téléfilm s’ouvre sur une note sombre et inattendue, marquant une rupture avec le ton familial du premier opus. Dès les premières minutes, les parents de Cindel, ainsi que son frère Mace, personnage central du premier téléfilm, sont tués lors d'une attaque brutale menée par les maraudeurs. Ce démarrage tragique a un impact psychologique fort, laissant la jeune Cindel orpheline et seule avec Wicket, l’Ewok emblématique. Ce dernier est également frappé par la tragédie, sa propre famille ayant été capturée par les assaillants. Ce début sombre établit un ton plus mature et émotionnel, contrastant avec l’aventure légère et optimiste du premier film, tout en préparant le terrain pour une histoire de survie et de résilience.

Les auteurs choisissent de minimiser l'exploration du deuil pour préserver l'accessibilité du téléfilm auprès du jeune public. Cindel ne pleure presque pas ses parents, à l'exception d'un dialogue où elle exprime brièvement qu’ils lui manquent. Ce traitement discret du thème du deuil permet de concentrer l’histoire sur l’aventure et les liens d’amitié avec Wicket, évitant de rendre le récit trop lourd émotionnellement. Cette approche vise à faciliter l’identification des jeunes spectateurs à l’héroïne, en écartant des émotions trop complexes ou bouleversantes, et en maintenant un ton globalement optimiste et adapté à leur sensibilité.

L’objectif principal est de captiver et divertir un jeune public en misant sur une aventure rythmée et pleine de rencontres fantastiques. Aux côtés de Wicket, Cindel fait équipe avec un ermite grincheux et Teek, une créature rapide et malicieuse difficile à décrire, mais immédiatement attachante par son comportement espiègle et son apparence singulière. Plutôt que d’approfondir le traumatisme de la perte des parents de Cindel, le récit se concentre sur des péripéties engageantes et un mélange d’humour, d’action, et d’amitié. Ce choix narratif privilégie une aventure positive et immersive, plus en phase avec l’expérience attendue par un public enfantin, en évitant les thématiques lourdes qui pourraient freiner leur identification ou leur plaisir.

Aubree Miller reprend son rôle de Cindel avec une sincérité touchante, incarnant une héroïne jeune mais courageuse qui navigue dans un monde plein de dangers et de merveilles. Warwick Davis, toujours dans la peau de Wicket, apporte une énergie communicative et une chaleur attachante au personnage, renforçant son rôle de fidèle allié. Wilford Brimley, en ermite bourru mais finalement bienveillant, incarne Noa avec un mélange de robustesse et de douceur paternelle, ajoutant une dimension humaine à l'histoire. Niki Botelho donne vie à Teek grâce à une performance physique remarquable qui rend le personnage immédiatement mémorable et attachant, ajoutant une dose d’humour et de dynamisme à l’ensemble.

Je dois avouer que je préfère largement le premier opus, sans doute parce que je l’ai vu quand j’étais jeune, et la nostalgie joue toujours un rôle important dans nos souvenirs. Ce premier film m’a marqué avec son côté aventure simple et sa magie propre à l’univers Star Wars. Celui-là, je l’ai découvert bien plus tard, et forcément, l’effet n’est pas le même. Même si je l’apprécie pour ce qu’il est, j’ai un peu moins accroché. Cela dit, j’ai quand même pris plaisir à revoir des créatures en stop motion, un charme unique qui me replonge dans l’ambiance des effets spéciaux classiques que j’aime tant.

Ewoks : The Battle for Endor reste un film qui divise selon les sensibilités et le moment où on le découvre. Pour ceux qui l'ont vu jeunes, il peut manquer de l'impact nostalgique du premier opus, mais il conserve un charme indéniable grâce à ses personnages attachants, ses créatures en stop motion et son atmosphère d’aventure fantastique. Même si le ton est différent et certains choix narratifs simplifiés pour le jeune public, il s’inscrit comme un complément intéressant à l’univers des Ewoks et une curiosité pour les fans de l’époque. Au final, il évoque autant une époque révolue du cinéma fantastique qu’un petit coin de l’univers Star Wars qui mérite d’être redécouvert.

StevenBen
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le 5 déc. 2024

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Steven Benard

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