The Poseidon Adventure fait partie des premiers films catastrophes sortis dans les années 70 et il est particulièrement efficace. La vague qui s’abat sur Le Poséidon et s’engouffre dans le bateau est spectaculaire à une époque qui ne pouvait avoir recours aux effets numériques.
Mais la qualité de ce film réside également dans son scénario et ses personnages. Si ceux-ci sont parfois un poil caricaturaux, ils apportent réellement quelque chose au rythme du film. Ce groupe de personnages est représentatif de toutes les générations, il y a : un enfant, une ado, des adultes et un couple de personnes âgées.
Face à une situation de survie, il faut décider et les choix posés sont des choix de vie ou de mort. Comme tous choix ils sont posés sans savoir s’ils sont vraiment les meilleurs, mais dans ce contexte les conséquences sont graves… Il n’y a pas de deuxième chance. Les choix mis ici en avant dans ce film sont posés entre la passivité et l’action, entre abdiquer et s’accrocher, entre la remise de soi aveugle à l’autorité ou la réflexion pour sauver sa vie et celle des autres.
Le groupe de survivant que nous suivons fait bien pire que Fort Boyard. Pour rester en vie ils doivent grimper, ramper, et grimper encore et aussi descendre et également nager et traverser les flammes ! Pas d’ennui au rendez-vous pour le spectateur !
Le personnage à la tête de ce petit groupe de survivants est un pasteur, assez peu représentatif des pasteurs en général. C’est quelqu’un qui pense et agit par lui-même. Le sermon qu’il prononce sur le pont est la clé de son attitude lors de la catastrophe : « Don’t pray to God to solve your problems. (…) Have the guts to fight for yourself. » C’est ce qu’il met en œuvre après l’accident : en guidant les survivants, en prenant des décisions pour les garder en vie. Pourtant à un moment critique pour tous, il démontre également une conception de Dieu assez archaïque. A ce moment là, il s’en prend à Dieu comme étant responsable de ce qui arrive : « We didn’t ask you to fight for us ! But damn it, don’t fight against us ! » et il adresse à Dieu des paroles de colère sauvage. Cette représentation de Dieu, est selon moi tout aussi archaïque que celle qui consiste à attendre passivement tout de Dieu. Mais sa colère vient surtout d’avoir perdu certains de ses compagnons en cours de route sans avoir pu les sauver. Il a besoin d’un exutoire et quel meilleur exutoire que Dieu ! Si Dieu existe, je crois qu’il accueille avec bienveillance ce genre de colère ! D’autant que cette révolte hurlée vers le ciel débouche sur un acte tout simplement bouleversant et bien plus renversant que la vague qui a retourné le bateau !
Lorsque les quelques survivants entendent les secours, celui qui s’était opposé au pasteur durant tout le parcours lui adresse un bel hommage : « The beautiful son of a bitch was right »
Film catastrophe convaincant, The Poseidon Adventure est également une belle leçon d’humanité sincère.