Dans les seventies, en plein âge d'or des films catastrophes sort en 1972, L'Aventure du Poséidon réalisé par le cinéaste Ronald Neame (Je cherche le criminel, Jeux d'espions) qui reviendra avec une nouvelle variation au genre (Météorite), 7 ans plus tard pour Meteor avec Sean Connery.
Les scénaristes Stirling Silliphant & Wendell Mayes adaptent le roman éponyme, The Poseidon Adventure (1969) de l'écrivain Paul Gallico, le spécialiste producteur du genre Irwin Allen (Le Monde perdu, La Tour infernale) produit ce Blockbuster maritime du nouvel an au simple budget de 5 millions de dollars produit et distribué par 20th Century Fox avec en têtes d'affiche masculines Gene Hackman (French Connection, Bienvenue à Mooseport), Ernest Borgnine (Marty, Red) & Red Buttons (Hatari !, L'Ambulance). Sorti en décembre 1972, le succès de son exploitation sera très lucrative s'élevant à 125 millions de dollars de recette mondiale. Poséidon sera même primé par deux Oscar sur neuf nominations à la 45ème cérémonie du cinéma américain, Meilleur effet visuel & Meilleure chanson originale, The Morning After interprétée par Renée Armand, écrit par Al Kasha & Joel Hirschhorn. Une suite en 1979 avec Michael Caine, Sally Field & Telly Savalas, réalisé par le producteur Irwin Allen est produite pour 10 millions de dollars, Le Dernier Secret du Poséidon qui compte parmi l'un des plus gros échecs commerciaux de l'époque avec seulement 2 millions de dollars de recette mondiale qui mirent fin à la veine catastrophe des seventies et aux productions cinématographiques d'Allen. Une dernière adaptation cinématographique verra le jour en 2006, Poséidon par le réalisateur Wolfgang Petersen avec Kurt Russell.
La nuit de la Saint Sylvestre, dans l'Atlantique Nord, une vague scélérate s'abat sur le Poséidon, luxueux paquebot de croisière, qui se retourne sous le choc. Pour s'en sortir, les passagers vont devoir jouer des coudes et retenir leur souffle...
Au casting de ce réveillon du jour de l'An, Carol Lynley (Les lauriers sont coupés, Hurlements 6), Roddy McDowall (Qu'elle était verte ma vallée, Vampire, vous avez dit vampire ?), Stella Stevens (Docteur Jerry et Mister Love, Insects), Shelley Winters (Winchester '73, Delta Force), Jack Albertson (Jerry souffre-douleur, Réincarnations), Pamela Sue Martin (Trouver un homme, Flicks), Eric Shea (Un cowboy à Hawaï, Smile), Arthur O'Connell (Autopsie d'un meurtre, Ben) et Leslie Nielsen (Planète interdite, Scary Movie 3&4).
Va t'faire foutre ! Va t'faire foutre !
En voyage vers la Palestine, le S.S Poséidon, transportant 1400 passagers, fête dans ses salons la nuit de la Saint-Sylvestre. C'est alors que la météo d'Athènes annonce qu'au large de la Crête, un raz de marée a soulevé un mur d'eau de plusieurs dizaines de mètres de haut. Et il est trop tard pour éviter la catastrophe : le paquebot est complètement retourné par l'énorme vague et des centaines de passagers sont tués sur le coup. Un membre de l'équipage ordonne d'attendre les secours et la majorité des voyageurs encore vivants obéissent. C'est alors que le révérend Frank Scott réalise qu'aucune aide ne peut venir et qu'ils vont tous périr dans l'inondation menaçante. Il réussit à convaincre neuf passagers de le suivre pour essayer d'atteindre l'arbre de transmission qui est situé à l'endroit où la coque est la moins épaisse. Ce sont Mike Rogo, un policier et sa femme Linda ; Belle et Manny Rosen, un couple de retraités ; Susan Shelby et son jeune frère Robin ; James Martin ; Nonnie Parry et Acres le steward...
Doux Jésus mais que s'est-il passé ?
Le bateau s'est retourné !
Ce Poséidon riche en péripéties, menées sans trop de temps mort sur presque deux heures prend pour modèle un paquebot transatlantique de son époque, en référence et pour décors l'Old Lady, Royal Mail Ship Queen Mary notamment pour ses impressionnants décors intérieurs et pour l'aspect des maquettes extérieures du navire qui est incroyablement mis en valeur par la mise en scène inspirée de Neame qui commence de tangage en embardée. Les nombreuses séquences dans le décor de la salle du bal font au départ un peu vieillottes lors de la fête mais après l'incident de plus en plus spectaculaires, le plateau amovible à l'endroit et à l'envers permis la réalisation de splendides cascades (125 cascadeurs au total sur le set), les séquences de submersions sont également très efficaces avec les principaux acteurs. Sur la musique enivrante du compositeur John Williams, Poséidon navigue convenablement entre action, suspense et drame, on se sent impliqué dans ce parcours du combattant entre les cadavres, dans l'élimination aléatoire du casting, des personnages attachants en lutte permanente pour leur survie, devant se surpasser physiquement tout en préservant l'unité du groupe. L'action coule à flots dans les renversants décors immergés du décorateur William Creber, aux côtés des survivants héroïques escaladant les coursives de services enflammées ou inondées et d'une distribution qui les incarnent notamment avec les confrontations des excellentes grandes gueules d'Hackman & Borgnine. L'Aventure du Poséidon malgré son grand âge et par certains effets qui prêtent à sourire reste un indémodable classique du film catastrophe.
La vie, il n'y a rien de plus important !