L’Aveu est un très bon film. Je ne suis pas particulièrement adepte des films dit « politiques » ni même du sujet de la politique lui-même, mais il faut reconnaître que ça en fait des œuvres marquantes surtout celle-ci. Un thriller politique rondement mené.
Prague, au début des années 1950. Le vice-ministre des Affaires étrangères est surveillé et traqué par le parti, malgré un passé irréprochable. Un jour, il est enlevé par des inconnus. Le cinéaste grec décrit magistralement le mécanisme des purges en Tchécoslovaquie et la lente torture qui mène à l'aveu.
Entre 1949 et 1954, en Tchécoslovaquie, plus de 40 000 personnes ont été jugées pour atteinte à la sûreté de l'État. Les juifs et les intellectuels furent les premiers visés. Inspiré par le long témoignage de Lise et d'Artur London, survivants de ces procès, L'aveu est presque sans aucun doute le film le plus noir de la trilogie politique de Costa-Gavras (qui comprend, aussi Z et État de siège, pas encore vus). L'action se situe dans des couloirs souterrains, des cellules humides où les bourreaux empêchent le prisonnier de dormir, de manger, le déshabituent de la lumière, du rythme des jours, afin qu'il perde toute notion de réalité.
Dans sa cellule comme lors des interrogatoires, le prisonnier doit sans cesse marcher, ébloui, assoiffé, affamé. Contrairement aux soldats français en Algérie qui utilisaient des méthodes expéditives et violentes, la torture est ici moins directement brutale, plus raffinée, mais marquante. L'aveu public doit alors prendre la forme d'un cérémonial afin de sauver le parti.
Pas de bande son à déclarer pour renforcer un réalisme saisissant et surprenant, seulement une petite ritournelle sombre mais belle en début et fin de film.
Le réalisateur Costa-Gavras signe ici son 4ème long métrage avec une œuvre coup de poing, au fort réalisme, une réalisation d’ensemble très bonne avec quelques bémols dont des lenteurs. Le casting joue à merveille où Yves Montand, luttant contre l’abrutissement joue ici l’un des plus beaux et grands rôles de sa carrière. Simone Signoret, Michel Vitold, Gabriele Ferzetti, Jean Bouise, Sacha Briquet, Guy Mairesse, Laszlo Szabo y sont très bons.
Avouez ! J’avoue je suis un poil déçu mais ça reste une œuvre choc et marquante à voir.
Ma note : 8/10 !