Cela fait bien plaisir de regarder un tel film qui, de plus, ne fait pas dans la surenchère d'émotion. Les acteurs jouent naturellement. On se prend de sympathie pour le braconnier Totoche (François Cluzet) qui se lie d'amitié avec le jeune orphelin (Jean Scandel) et lui enseigne ses connaissances dans la forêt solognote riche de sa faune et de sa flore. On se marre devant l'obstination de Borel (Eric Elmosnino), le garde-chasse du manoir cherchant à coincer ce même braconnier, ce qui offre un petit côté burlesque à l'histoire. Valérie Karsenti prouve qu'elle sait se sortir de son personnage emblématique de la série Scènes De Ménage et campe très bien son rôle de Maman Célestine, détentrice d'un secret sur le passé de l'enfant. François Berléand joue un comte débonnaire, ce qui le change de ses rôles habituels de personnages désagréables.
Le début fait penser au film Le Grand Chemin lors des séquences avec les lapins.
Et puis il y a cette nature riche, généreuse, cette faune entre les cerfs majestueux, les sangliers en hardes, le renard en chasse, les gracieuses biches, les chevreuils fuyants, la chouette effraie et les faisans qui s'envolent, sans oublier saumons et brochets. Quelle promenade ! On sent de la liberté de cette époque, liberté de plus en plus étriquée par des principes de notre monde moderne d'aujourd'hui. Une liberté qui inspire la larme à l'œil ! Et l'amitié montre, sans morale assommante, qu'elle évapore les rancunes dans un esprit de partage et de franche alliance comme pour contrer un héritier égoïste et arrogant (joué par l'acteur Thomas Durand), arrivant à attiser un mépris chez le spectateur à chaque fois qu'il apparaît.
Ce film est une bonne bouffée d'air !