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Je crois pouvoir commencer par dire qu'au grand jamais je n'ai autant pris le plaisir de dire " tout ça pour ça " ? 2H30 d'effets spéciaux, de scènes horribles, de rires et de tragédies de collégiennes pour nous dire " que tout n'est pas noir ou tout blanc, on est coussi coussa " WAW ! Quelle révolution, O Kant, O Nietzsche et St Thomas d'Aquin aidez-moi je suis dépassé par tous ces moyens mis en œuvre pour une si noble et belle fable de moraline ! Bien-sûr que vous allez me dire que c'est pour les gamines, bien sûr que vous allez me dire qu'il y a des princes et princesses, que tous les enfants vont y avoir le droit car les parents en jugent bon ; et bien mon instinct moralisateur personnel m'indique qu'il n'en est pas question ! De tous les points de vus même strictement de celui du cinéma, il est assez compliqué de légitimer une telle œuvre à des enfants et, pour les ados ( mis à part en cas de punition ).

L'histoire est ubuesque ! Dans les faits, nous avons 2 pseudos héroïnes du nom de Sophie et Agathe, 2 victimes ( bolosses ) d'un bled pommé sortit tout droit d'une fan fiction de the Witcher du nom de Gavaldon. Sophie (S) est le personnage tout droit inspiré d'une cendrillon éco plus, la prolo qu'on exploite dans la famille qui est mignonne, mais bien soumise et qui fait tout et qui parle aux animaux ( oui oui ). Agathe (A) est une super sorcière à en devenir mais pas de chance sa mère est toute pourrite dans le domaine du coup aucune chance de prendre du galon dans le métier. Elles adorent lire et en allant à une bouquinerie, elles découvrent l'existence d'une école de "magie", là aussi à la HP bis éco plus, et décident d'y aller. On retiendra jusque-là le côté " on est les meilleures pétasses ma Bitches " en relation entre elles. Malgré le fait de ne pas vouloir y aller, Agathe finit par céder et débarque avec Sophie dans cette école où, au grand malheur, le Bien et le Mal se font faces. (A) atterrit dans le côté du Bien et (S) du côté du Mal et on voit déjà 30 min après le début du film et l'apparition de ce beau gosse que toutes les filles convoitent à cet âge comment va finir et avancer le film. Car oui le film joue sur le fait qu'elles ne seraient à première vue pas dans la bonne classe chacune, d'où une dualité à en devenir ( enfin que pour la future méchante, les gentils valent mieux que cela, vous verrez plus tard ).

On comprend très vite déjà que nous n'avons pas affaire à 2, mais 1 héro. Sophie est inutile, une pièce d'échec qu'on fait bouger quand nécessaire pour faire avancer l'histoire. Elle a cette fâcheuse tendance d'être aussi insupportable que ridicule et compte à elle seule une bonne moitié des scènes les plus gênantes du film, la palme allant à cette scène en mode Bad Bitch gothique Bonasse sur du Billy Eillish en se trémoussant... De son côté (A) est notre héro qui représentera à quel point le Bien doit toujours gagner, même quand il ne le veut pas lui-même. Le Bien aura beau crier de toutes ses forces dans le film au travers d'elle, de ses dialogues et ses actes, on décidera toujours que tout se termine bien. D'où le nom de cette évaluation, nous abreuvons de références toutes plus pétées les unes que les autres les petites filles en leur disant ceci ; le Bien est bien et même si on fait un joli nœud avec une morale disant qu'on doit réfléchir avant d'agir, tout ce que l'on retient c'est que le Mal doit TOUJOURS perdre, même si le bien fait le mal et inversement. C'est essentiel. C'est par ailleurs amusant de voir comment le film n'arrive pas à pallier son propre problème ; les 2 écoles doivent maintenir un équilibre sauf qu'il y a un concours entre celles-ci et c'est constamment le bien qui gagne et même quand le Mal commence à prendre le dessus, On nous dit explicitement que le Bien revient vite pour régler le problème, telle une justice supérieure inaliénable, Divine.

Ce n'est pas la réalité, et vous conviendrez qu'on ne la cherche pas forcément, mais de ce fait, pourquoi prendre tant de peine à menacer un scénario déjà bancale pour essayer d'aller plus loin qu'on ne le peut ?

Pourquoi toujours nous dire et nous montrer d'abord que les bons, les beaux, les magnifiques ; ceux qui jouent à l'épée et sauvent les princesses sont dans le Bon camp, puis nous dire que oui, mais finalement le Mal aussi le droit à une chance à la fin du film, malgré tout le traitement des 2h précédentes dans le film. Bref, le film ne sait pas où aller, A est toujours entre les 2, mais quoi qu'il arrive, on sait que le beau gosse est pour elle à la fin de cette histoire et pas pour S, et ce même si elle dévenut méchante car manipulée et harcelée ; le Bien a ses limites, on dira. On se rappellera aussi la présence d'une superbe épée magique brillante comme un sabre lazer portant le nom d'Excalibur ( rien que ça ) puisque le beau gosse est le fils du roi Arthur, épée qui d'ailleurs permettra à A de nous faire une scène qui mime à la perfection le dernier Star Wars avec notre héroïne tuant d'une charge au sabre son ennemi… ; pauvre Arthur qui a dû envoyer son fils dans une école de magie où pas à un seul instant on verra d'élèves pratiquer la magie sauf notre héroïne car elle est super forte, supérieure, l'Élue ! Cette école sera gérée par un Albus en Roi des Rats de John Wick et les professeurs ne pratiqueront pas non plus la magie et seront même soumis par une élève sur ce terrain. On rajoutera que tous les méchants sont des Gothiques bien méchants et les Gentils sont tous adorables et hautains ; mais on essaie quand même de faire passer des messages de tolérance qu'on ne respecte pas soit même, c'est beau… On filmera le tout dans une esthétique à mi-chemin entre, O surprise, Harry Potter avec les mêmes effets spéciaux, les mêmes plans, les mêmes délires d'école, de personnages et tout ce qui va à côté ; et un banal film de SF qui adore Adobe et l'effet sang et liquide ! ils adorent, d'ailleurs, mis à part le doigt de ET ( encore une idée volée ou inspirée de plus ), l'effet Sang liquide est le seul effet de magie de tout le film. A et S sont par ailleurs des Animagus, encore une réf, et le pouvoir de l'amour et l'amitié donnera toujours une magie plus forte et puissante ( c'est textuellement dit " les sentiments te donneront plus de forces"....) ! Il n'y aura à la grande surprise aucune tentative d'innover dans le travail de montrer car, comme tous les films de super-héros, tout est tellement tourné sur fond vert avec tant d'effet post prod qu'il n'y a rien d'authentique, rien de réel, rien que de la poudre aux yeux ; comme s'il n'y avait pas un château disponible pour tourner un truc un tant soit peu plus réaliste et prenant. Je note les quelques petits piques de Netflix, police des bonnes mœurs, qui case des scènes ou des remarques sur des commentaires pouvant aujourd'hui poser problème, exprès encore une fois pour faire bonne figure ; parce que le coup de S qui devient méchante et comme par hasard se met à dire des trucs du style " ceux sont les chevaliers qui sauvent les princesses pas l'inverse ", entre autre, on l'a bien entendu et ce n'est pas tombé nulle part. C'est bien de vouloir mettre de nouvelles valeurs positives, mais jouer sur cette carte du traditionnel = méchant, nouveau = gentil sérieux ? Nos 2 filles à la fin gagnent et tuent le mal ( quelle surprise ). S qui a été blessée mortellement revit grâce... aux larmes de A ... ( ben Voyons allons y ). Le gars embrasse notre héroïne sous les yeux tristes de S qui ne sera pas totalement dégoutée, car, à défaut de perdre peu être l'amour de sa vie, sa pote décide de rentrer avec elle ! Tout est bien qui finit bien, elles deviennent de vraies sorcières avec de vrais pouvoirs dans leur village. Elles continueront à jamais de se faire insulter par toute la pleb, mais grâce à leurs pouvoirs, elles vont pouvoir faire BOU de derrière les arbres ( à qui aura la ref ... ).

Je pense qu'il n'y a rien d'autre à ajouter, Le film est pathétique, beaucoup trop long, avec une bande son bien dérangeante, un scénario bien cliché qui assume même d'avoir les méchants et les gentils jusqu'à leurs noms, des personnages aussi inintéressants que détestables sur bien des points le tout dans une bouillie 3D. Bref, pour le retour d'un bon film d'Halloween on repassera, de même pour une bonne création Netflix ! J'ai volontairement omis quelques détails pour pas tout vous spoiler, mais pour ce que ça change…

Je conclurai par ceci. Il est dommage de voir que l'on recule, après chaque année, après chaque production, l'insouciance de la jeunesse ; j'ai beau détester Disney, c'était au moins gentillet et le Noël de M. Scroodg par Mickey était génial. On ne voit plus que trop rarement les productions de la sorte ( Alerte Rouge fût une bonne création par exemple ), de production donnant encore aux moins de 10 ans un film honnête, avec un sujet, une lecture à développer avec l'âge. Et les ados, nourris de plus en plus tôt à ce genre de production, vers quoi cela nous mène ? Là n'est pas une réflexion boomer du, "c'était mieux avant", là est une vraie question en tant que jeune de 22 ans sur la place qu'occupent encore la culture et l'art dans l'éducation et l'éveil des personnes. A t'on vraiment envie que nos futurs enfants et jeunes actuels développent des concepts, des idées sur de telles bêtises ? À l'heure où nous souhaitons tous d'un monde plus juste, où les mentalités évoluent, est-ce là que nous avons réellement trouvé la solution ? Dans des entreprises manipulant des idées comme des actions quand ça arrange ? Faire des films pour aliéner en abreuvant inconsciemment les cerveaux d'idées non voulues, ça s'est toujours fait ; faire ceci dit des film usant de ce que la population souhaite pour la tenir en est une autre. La société du spectacle a encore beaucoup de choses à nous apprendre.

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le 19 oct. 2022

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