J'avoue avoir rechigné à voir ce film qui revenait dans mes suggestions Netflix à chaque connexion, et finalement (merci la canicule) je m'y suis collée. J'avais pas mal d'appréhensions, qui pour certaines se sont révélées agréablement insatisfaites.
Je ne m'attarderai pas sur Netflix et leur obsession des scènes de bal (merci Sabrina, The Witcher, et toutes les autres, qui sont pour ainsi dire intercheangeables. Et Sophie a le même make up que Sabrina et presque les mêmes codes couleurs) et des costumes d'époques (qu'on fasse sortir Les Bridgerton pitié), et donc sur la fameuse patte de la société de production qui lisse et édulcore tout contenu qui se voudrait un tant soit peu effrayant. L'Ecole du Bien et du Mal ne fait pas exception, et se sert au passage alègrement dans Poudlard (mais moins que Wednesday étonnament, enfin, ce n'est que mon avis).
Si tant est que l'on soit un minimum cinéphile, il ne s'agit pas d'attendre d'un film comme celui-ci les mêmes qualités et le même contenu que le prochain Paul Schrader; pour avoir une critique un minimum juste, il faut replacer le film dans le genre, le public qu'il vise et j'en passe.
Ainsi, plusieurs passages de ce film sont plus qu'appréciables, sans être surprenants. Charliz Theron est royale, et bien trop absente, dès qu'elle apparait on sent que le jeu des autres acteurs est moins puissant, mais l'ensemble tient la route jusqu'à la fin du film.
On retrouve une bonne dose de références au films d'horreur un peu bateaux des années 90 (avec les jumelles Olsen, Hocus Pocus, entre autres), avec des effets cartons pâte, un montage ultra facile et une narration surtout destinée aux plus jeunes : scènes d'ouvertures dans les chambres des jeunes filles, ambiance champêtre et teintes sépias. On ne met pas les pieds en royaume inconnu, mais l'on est tout de même intrigué de voir ou cela va mener.
Le seul bon bémol que j'aurais à donner sur les personnages est sur le méchant principal, qui a des tuniques (encore!) que l'on dirait sorties de The Witcher, et joue disons le carrément mal.
Au début du film, une certaine idée de l'avancée du Mal est posée, et finalement bifurque assez rapidement; j'aurais trouvé plus intéressant (et moins contradictoire dans l'idée de se concentrer sur les personnages féminins) de travailler le mal qui grandit en Sophie sur quelque chose de moins spectaculaire et donc cliché, de rester focalisé sur elle et sa part d'ombre plutôt que la ramener à un beau gosse au jeu d'acteur limite en tunique bordeaux, qui du coup annule presque toutes les mauvaises actions que Sophie avait réalisé jusque là.
Son obsession était de devenir princesse, et cette thématique disparait quand Rafal se pointe pour présenter encore une fois un méchant très très classique.
Je ne me suis pas ennuyée (sauf pendant la scène de bataille/bal, quelle horreur ce truc) et ai passé un bon moment, pour ce type de création, il eut été difficile de l'aborder autrement. Pour résumer, énormément de trames qui finalement relèvent davantage de Netflix, comme il y a des trames Warner ou Paramount, et qui lissent le film, mais laissent un résultat agréable, avec un message chouette et même un peu nuancée sur la sororité.