Je viens d'entendre (sur ma station de radio habituelle) certains critiques tresser des lauriers à ce film, ce qui me pousse à donner mon avis, alors que ça n'était pas mon intention au sortir de la projection. Il tient en une phrase : je me suis fait chier du début à la fin.
Le film c'est une heure quarante d'engueulades contenues entre Marie (Bérénice Bejo) et Boris (Cédric Kahn). C'est un couple non-marié. Ils ont 2 petites filles de 5 et 6 ans (environ). Ils ont vécu une douzaine d'années ensemble. Ils ne sont pas tout à fait du même milieu : elle de la moyenne bourgeoisie, lui d'un milieu un peu plus modeste. Elle l'a aimé, elle ne l'aime plus... parce que le désir s'est émoussé et a disparu. Elle est encore jeune, elle pense refaire sa vie, trouver un autre mec (qu'elle a probablement en vue). Lui (Boris) espère qu'elle va changer d'avis, qu'il peut encore la reconquérir. Ils ont un bien en commun, un bel appartement (ou petite maison en banlieue parisienne ? je n'ai pas fait très attention). C'est elle qui l'a acheté, c'est lui qui l'a entièrement retapé. Elle veut qu'il aille habiter ailleurs (car pour l'instant, ils vivent toujours sous le même toit, lui dans une petite pièce séparée) et pour cela, accepte de le dédommager en lui donnant un tiers de la valeur du bien (150.000 €), alors que lui veut la moitié (200.000 €). Et pendant tout le film, ils vont se disputer à ce propos. Le film est une longue prise de bec sur ce même sujet ("150 !", "non, 200 !). Ni lui, ni elle ne sont vraiment sympathiques, ni attirants... bien que je l'ai trouvée, elle, plus antipathique que lui. Il faut dire qu'elle a le mauvais rôle : c'est elle qui veut la séparation et c'est elle qui a un vrai boulot et le fric. Le seul personnage un peu sympathique est la mère (Marthe Keller) de Marie qui, elle, se désole de cette séparation annoncée et continue à trouver des qualités au presque ex de sa fille.
Le film m'en a rappelé un autre vu assez récemment : Tout pour être heureux (avec Manu Payet et Audrey Lamy) qui traitait (à peu près) du même sujet, mais dans un registre de comédie, donc sur un ton beaucoup plus léger.
Je ne dis pas que le sujet du film de Joachim Lafosse soit inintéressant. Simplement, moi je ne vais pas au cinéma pour assister pendant 1 heure 40 à un crêpage de chignon entre deux personnes qui se sont aimées pendant une dizaine d'années, se sont faits un chez-eux, ont fait deux mômes (qui les aiment tous les deux également) et qui, parce que l'une ne désire plus l'autre, se séparent et donc doivent faire les comptes de ce que chacun emporte avec lui.
Moi, ce genre de sujet, outre qu'il est d'une banalité à pleurer, m'em-mer-de, me sort par les trous de nez. J'ai donc trouvé cette longue querelle de type "séparons-nous / non, ne nous séparons pas" in-sup-por-ta-ble, pathétique, soporifique. Vous voilà prévenus.