Lors de mes années collège, j'avais eu l'occasion de lire le roman de Boris Vian, mais étant donné que le souvenir étant diffus, je ne vais pas m'amuser à en faire la comparaison avec l'adaptation cinématographique que Michel Gondry a réalisée.


Il en tire un film éminemment personnel, qui rejoint sa tendance au cinéma bricolo qu'on avait pu voir dans La science des rêves ou certains de ses clips. On sait que Gondry aime la mécanique, les machine brinquebalantes, le trucage, et il peut s'en donner à cœur joie avec une exploitation que je trouve d'une grande poésie pour une histoire au fond assez sombre.


Dans une France d'une époque indéterminée (à tel point que le Franc n'existe pas !), Roman Duris incarne une sorte de dandy, toujours impeccablement habillé, qui a pour ami son cuisinier, joué par Omar Sy, qui va rencontrer le grand amour. Cette femme, très belle Audrey Tautou, va donc épouser Colin, mais peu après leur union, elle va tomber gravement malade, développant un nénuphar dans un poumon.


Tout l'attrait de ce film réside dans le visuel que je trouve fantastique, car l'audace est que tout ce qu'on voit à l'écran est vrai ; aucune image de synthèse ! Ce ne sont que des trucages sur le plateau (comme le véhicule en forme de nuage), des surimpressions, le décor qui se modifie en direct, des projections, des miniatures, du stop motion, et ce côté désuet, suranné apporte au film un charme fou. Le cuisinier a également une souris, qui est jouée par un acteur (Sacha Bourdo) portant un déguisement de souris ! Tout est comme ça dans ce film ô combien foutraque, mais qui est porté par cet amour impossible entre Clément et Chloé, mais aussi par les relation de leur entourage, en particulier les personnages joués par Gad Elmaleh et Aïssa Maïga.
C'est sans aucun doute le sujet idéal pour Michel Gondry, qui peut tâter ainsi du romantisme, mais de manière biaisée, avec sa patte à lui. On aime ou on déteste, mais il y a quelque chose de très rafraichissant de voir un réalisateur faire sien d'une autre œuvre, en l'occurrence le roman de Boris Vian.

Boubakar
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le 13 sept. 2017

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