Solveig Anspach aurait été amusée que son film l'Effet aquatique sort précisément quelques jours avant le quart de finale de l'Euro de football France-Islande. Et elle aurait été déchirée de choisir entre les deux pays, à l'image de son cinéma qui a sans cesse vivoté entre son pays natal et son pays d'adoption. Quand vous allez voir un film de la réalisatrice, vous entendez donc parfois et en même temps du français, de l'islandais et de l'anglais surtout pour que Latins et Nordiques puissent se comprendre.
Ce dernier film, Solveig Anspach l' a donc encore voulu entre France-Islande pour raconter une attachante histoire d'amour entre un grutier et une maître nageuse de Montreuil. Comme toujours, la tonalité est résolument décalée, drôle et absurde et le scénario prendra plusieurs tangentes pour arriver à une belle fin. Quand le personnage de Samir tombe amoureux d'Agathe, il essaye de provoquer le destin pour la conquérir. Et l'arroseur deviendra arrosé puisque le destin n'en fera qu'à sa tête ou presque. Et toute cette intrigue est adorable puisque l'incongruité (le congrès de maîtres nageurs en Islande pour ne citer que ça), la confusion des sentiments d'Agathe et les virevoltes émotionnelles de Samir font passer un bon moment, vous donnent le sourire et vous font découvrir l'Islande (si vous n'aviez pas déjà vu Back soon,précédent film de la réalisatrice).
L'effet aquatique, c'est aussi l'occasion de retrouver les acteurs proches de la réalisatrice, qui ont tourné dans pas mal de ses films. Florence Loiret-Caille,Didda Jonsdottir et même Bouli Lanners qui fait un drôle de cameo. Voir une ultime fois que Solveig Anspach semblait s'éclater avec son cast de copains plus que de professionnels du cinéma. Et se dire que la vie fut trop conne pour la laisser partir des suites d'un cancer l'année dernière. Jolie révérence pour la réalisatrice franco-islandaise à la belle humanité, qui avait le sens des racines et savait réunir les gens entre rires et larmes. Elle et son cinéma me manqueront mais je ne me lasserai jamais d'y revenir en grande partie pour me ressourcer.