Quoi de plus tue l’amour qu’une piscine municipale ? Ses effluves chlorés, ses effets acoustiques dissonants, ses mosaïques de carrelages souvent très moches à faire s’extasier la Damidot… Et pourtant Solveig Anspach transcende ce lieu, le rend poétique et incroyablement vivant pour ceux qui s’y croisent. Dans ce petit théâtre va s’opérer sous nos yeux une rencontre qui fera date dans le cœur du public, celle d’Agathe et de Samir !
C’est cela « L’effet aquatique », une histoire simple avec des héros ordinaires, de ceux que l’on croise tous les jours sans vraiment les voir, moins encore d’imaginer cette vie ardente qui les anime. L’œil hyper sensible de Solveig Anspach s’y attache affectueusement et cela donne un résultat des plus réjouissants.
Les acteurs d’ailleurs l’ont bien compris ! Ils sont tous formidables Florence Loiret-Caille et Samir Guesmi bien sur, tous deux adorables, mais aussi Didda Jonsdottir, Philippe Rebbot, Esteban, Olivia Côte… tous apportent leur petite touche aussi cocasse que délicate.
Car le film vogue justement entre un humour subtil (excellents dialogues), de francs éclats de rire (le slip de bain orange et son petit palmier… c’est à tomber) gardant un cap certain, celui de l’émotion diffuse et radieuse.
Agathe confie à Samir, qu’elle « aime bien passer des nuits seules à la piscine, c’est pour elle comme un aquarium ». Regarder « L’effet aquatique » met le spectateur dans les mêmes dispositions. Il devient alors comme un enfant qui regarde les yeux équarquillés le ballet des poissons et se raconte leurs histoires, touché par tant de beauté, il ne peut que s’extasier !
Pour son ultime opus, Solveig Anspach signe un film universel et profondément humain, un feel good movie tendre qui nous transporte de la région parisienne en Islande. On plonge avec elle face à tant de délices ! Et l’on regrette déjà qu’elle n’y soit plus… mais il ne fait aucun doute qu’elle a déjà rejoint d’autres faiseurs de rêves qui comme elle, ont su nous toucher.