The Immigrant est inséparable de la musique qui l’accompagne, il s’agit d’une vieille chanson intitulée Mrs Grundy que Chaplin a choisie lui-même et qui a été sa source d’inspiration. Elle évoquait pour lui
une mélodie empreinte d’une tendresse nostalgique qui faisait penser à deux malheureux esseulés qui se mariaient par une journée triste et pluvieuse.
C’est ainsi qu’est né ce film.
The Immigrant est déconseillé aux personnes souffrant du mal de mer, car les images tanguent et avec elles les personnages qu’ils soient debout ou assis, sans compter les assiettes.
Dans ce film, Chaplin ne se contente pas de faire rire et pleurer, il s’en prend au mythe de New York, la porte du paradis. La désillusion se fait sentir dès l’arrivée du bateau où les émigrés sont contenus brutalement par une corde puis traités sans ménagement pour l’enregistrement. Puis vient le moment où ils se retrouvent à la rue sans rien, sans argent et le ventre vide. Cette description n’a pas plu à l’époque et Chaplin a commencé à se faire des « ennemis ».
Si The Immigrant veut ouvrir les yeux sur la dure réalité de la condition d’émigré, le film est illuminé par le sourire magnifique de Chaplin et ses facéties. C’était pour lui une philosophie de vie. Comme il l’a expliqué dans son autobiographie :
Grâce à l’humour, nous sommes moins accablés par les vicissitudes de l’existence. Il développe notre sens des proportions et nous révèle que l’absurde rôde toujours derrière une gravité exagérée.
Le film n’est donc pas désespéré et Chaplin a fait le choix de le terminer sur une touche heureuse.
https://www.youtube.com/watch?v=TaUp05X6gG8