"The immigrant" fait partie des 12 films de la période "mutual" de 1916-1917, période la plus heureuse et la plus inspirée de Charlie Chaplin, 12 films à se procurer sans délai et qui changent des longs métrages archi-connus.
Dans différents DVD sur le cinéaste qui a initié le 7ème art, les rushes de la scène du restaurant sont souvent montrés et nous permettent d'appréhender sa manière de travailler. Tâtonnant continuellement, il répète la scène de très nombreuses fois et filme en continu jusqu'à ce qu'il trouve la pièce d'orfèvrerie qui le rendra célèbre et immortel.
Pour anecdote, lorsqu'il a composé ces scénettes, il a commencé par les plans du bistrot et de fil en aiguille pour la fluidité du récit et afin de placer ses nouvelles trouvailles il devait démontrer que Charlot et la jeune fille se connaissaient déjà. C'est là qu'il eut l'idée de démarrer son court métrage par l'arrivée de migrants à New York sur un bateau. D'une histoire de restaurant, le film devient un film sur l'immigration.
Ici comme ailleurs, il n'y a rien à jeter. Chaque scène est un régal de finesse et de talent. L'archétype inimitable de Charlie Chaplin.