Attention : malgré le caractère et la réputation notoire du film de Lucio Fulci nous prions les spectateurs vierges de toute information de le découvrir préalablement dans une salle obscure avant de revenir vers ces quelques lignes. L'article qui suit est en effet susceptible de dévoiler certains rebondissements intrinsèques au film concerné.
Je poursuis doucement mais sûrement ma découverte du cinéma de Lucio Fulci, réalisateur à l'Oeuvre fortement racée mais mâtinée dans le même temps... En 1977 sortait donc cet étonnant Sette note in nero, une sorte de polar tour à tour théorique et lyrique, psychologique et paranormal, baroque mais néanmoins beaucoup moins outrancier qu'une bonne partie de la filmographie du cinéaste.
Éventuellement assimilable au genre du giallo Sette note in nero demeure un morceau de cinéma tout à fait surprenant, bénéficiant d'une matière scénaristique étonnamment conséquente au regard de l'Oeuvre de Fulci. Partant d'un postulat clairement atypique ( l'héroïne menant l'enquête investigue sur sa propre mort, soutenue par ses visions prémonitoires brouillant les pistes tout en posant des jalons au fil des séquences ) Sette note in nero demeure, parmi les classiques de Lucio Fulci, son film le plus fondé sur l'intrigue et son développement.
En bon thriller spaghetti digne de ce nom Sette note in nero reprend intelligemment l'astuce narrative utilisée par Sergio Leone dans Et pour quelques dollars de plus, à savoir un emploi d'un leitmotiv musical totalement au service du récit, thème concentré autour du motif de la montre carillonnante. En ce sens la coda du métrage est un petit coup de théâtre mettant admirablement en valeur la vue d'ensemble que le spectateur peut porter sur cet énigmatique Sette note in nero. Un film malin donc, certes parfois un peu lourd dans sa démonstration mais dont la structure prend littéralement tout son sens dans les dernières secondes. Un incontournable.