L'épopée lyrique de L'empereur.

N’ayant pas vu La Marche De L’Empereur, c’est totalement vierge que je pénètre dans la salle pour assister à la projection de L’empereur. Aussi vierge que cette terre antarctique recouverte d’une neige immaculée dont le blanc manteau n’est rompu que par de majestueuses colonnes de Manchots. Dès les premières minutes, le résultat est sans appel, la caméra de Luc Jacquet (réalisateur) filme avec maestria cette immensité glacial, nous offrant une succession de plans bluffants. Durant toute la durée du film le spectateur reste cloué à son siège ébloui par la beauté lyrique de ces panoramas envoûtants. Ainsi explore t’on la banquise en compagnie des Empereurs dont nous suivons le quotidien difficile. Sans cesse tiraillés par des conditions difficiles, ces bêtes risquent à tout moment la mort, leur seule existence tenant elle-même du miracle absolu . Leur survie ne tient finalement qu'à la cohésion sans faille du groupe. Car dans leurs difficultés ces êtres mystérieux trouvent refuge dans l'entre aide dans une cohésion parfaite des différents membres de la ''communauté'' . Se met alors en place une histoire, que nous appellerons plus fil conducteur tant elle se manifeste aux moments opportuns pour rythmer ce périple, puis s'efface ensuite pour laisser le spectateur dans sa contemplation. On salue au passage la prestation de Lambert Wilson qui narre avec justesse l’épopée de ces splendides bêtes d’une voix posée et envoûtante . Durant les 1h22 que dure le film on se laisse transporter dans cet univers unique renouant avec un émerveillement naïf et enfantin, riant aux situations les plus simples, tel que la démarche gauche, maladroite de certains manchots. On se laisse attendrir, toucher par le spectacle sans artifice que nous offre la nature. Une véritable beauté à l’état pur.
Mais ce dont je parle était déjà présent dans la marche de L’empereur, du moins en partie, et ce ‘’nouveau volet ‘’ est l’occasion d’aller plus loin dans la démarche, d’explorer plus profondément l’intimité de ces créatures hors du commun. Ainsi, le spectateur suit il les Manchots dans leurs explorations marines. Le film nous gratifiant de plans sous-marins d’une beauté à couper le souffle. C’est une expérience hors de l’espace et du temps qui nous est offerte lors de cette immersion superbe dans l’immensité bleutée. Le tout supporté par une réalisation sans failles. Je vous conseille donc vivement de courir dans les salles le voir, car seul le grand écran est à même de relater fidèlement la magnificence de cet infini glacial.