La collaboration entre Richet et Cassel ne pose plus question tellement les deux hommes ont éprouvé leur complicité artistique.Ce qui titillait, c’était de savoir si le réalisateur de films « de banlieue » allait prendre le braquet sur un biopic.Et le pari est tenu car l’identité même de Vidocq, issu d’un moule populaire pour se hisser jusqu’à la Sûreté de Paris, est une justification à part entière pour Richet,prônant le succès des vilains petits canards français ayant des talents et une valeur.De plus, en choisissant de montrer le parcours de Vidocq dès 1805 (date de ses premiers passages au bagne), le réalisateur veut mettre en avant le personnage en construction bien avant la notabilité.C’est tout à son honneur car rien n’est épargné aux spectateurs ( scènes de bagarres,d’humiliations,de règlements de comptes,d’incendie criminel).Richet démontre brillamment que Vidocq en connût des vertes et des pas mûres avant d’arrêter ses premiers bandits sous la houlette d’un Pesquin (chef de la Sûreté)pas si efficace avant lui. C’était une époque où l’appareil judiciaire français s’échaffaudait en connaissant des moments déjà peu reluisants ( courtisanerie et audiences équivoques).L’arrivée de Vidocq fait donc aussi l’effet de celle d’un chien dans un jeu de quilles car il remet en perspective les codes de la police impériale.En distillant toutes ces scènes réalistes, Richet donne l’essence même de la figure de Vidocq et réhabilite son destin contrarié.Le point de vue idéal.Ce qu’on se doit d’apprécier également, c’est une direction d’acteurs éclairée. En effet, Jean-François Richet ne donne pas uniquement de l’importance à Vidocq mais à tous les hommes ou toutes les femmes qui l’ont croisé.Ainsi Vincent Cassel a des scènes intéressantes avec des gens du peuple comme avec des notables.Et ces moments soulignent vraiment que Vidocq n’était pas du tout un homme sectaire, bien au contraire.Au niveau des décors, la reconstitution du Paris du début du dix-neuvième siècle vaut le détour et le coup d’oeil.C’est agréablement surprenant que Richet se soit autant investi de ce côté de là de la production. Il était plutôt connu pour un cinéma nerveux sans fioritures, comme quoi...J’espère que le film trouvera son public en cette fin d’année et que ce dernier aura la curiosité de vouloir savoir qui était Vidocq, pourquoi il était aussi singulier pour son époque.L’empereur de Paris, de par ses nombreuses qualités d’interprétation et de réalisation compte parmi les films français de l’année.A vous de voir.

Specliseur
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le 27 déc. 2018

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