Après le succès inattendus de La Guerre des Etoiles, George Lucas décide de concrétiser ses rêves en faisant de Star Wars une trilogie. Devant s'occuper de trop nombreux aspects différents, il confie la réalisation à Irvin Kershner mais dirige toujours cette production d'une main de maître.


Cet opus se montre brillant à bien des aspects, que ce soit dans l'approfondissement des personnages, l'univers, les influences ou encore visuellement. Ici George Lucas propose une vraie profondeur pour les personnages que l'on a découvert dans l'opus précédent, n'hésitant pas à prendre des risques scénaristiques pour mieux surprendre, alors que certains vont devoir faire face à leurs peurs les plus enfouies et inattendues. La nouveauté se trouve aussi dans l'histoire où le metteur en scène d'American Graffiti étend ses influences à la tragédie et complexifie les relations entre les différents protagonistes de manières parfois très étonnante mais totalement réussie. La mise en scène de Kershner étant à la hauteur, cela permet à L'Empire contre-attaque de prendre une dimension particulaire, une vraie intensité aux enjeux ainsi que de révéler de fortes ficelles dramatiques.


Une partie de la réussite de Star Wars tient aussi dans son univers, et c'est là aussi brillamment qu'il est approfondi. Que ce soit via les nouveaux personnages (Lando, Yoda etc), les engins ou planètes (Hoth, Dagobah...), c'est tout simplement fascinant, accentuant la richesse de l'oeuvre et participant aux diverses sensations que L'empire contre-attaque procure. Surtout que c'est merveilleusement exploité par Kershner, trouvant toujours le bon ton, sachant prendre son temps pour mieux retranscrire toute cette richesse sans jamais perdre de vue l'intrigue et les personnages, il fait preuve d'une réelle maitrise derrière la caméra.


Il retranscrit avec brio tous les enjeux ainsi que la dramaturgie, le final en est d'ailleurs un modèle du genre, atteignant des sommets rarement atteints de tension et d'émotion. Il nous tient en haleine tout le long alors qu'il pose une ambiance plus sombre, voire même glacial où l'on ressent l'ombre de l'empire à tous les endroits ainsi que la peur des protagonistes. De nombreuses séquences en deviennent inoubliables (Hoth, l'entrainement chez Yoda, le combat final etc) tandis qu'il arrive, comme Lucas précédemment, à nous immerger au coeur de cet univers et de ressentir les mêmes émotions (peur, soulagement etc) que les héros, qui vont devoir, plus que jamais, faire face à leur destin. Il maîtrise tous les genres dans cette fresque qui va du drame au combat en passant par l'aventure, la romance ou la science fiction.


En plus du scénario merveilleusement écrit, les dialogues et personnages le sont tout autant, que ce soit ceux qui étaient déjà présents dans l'opus précédent ou les nouveaux. Les quelques rares touches plus légères font toujours mouches malgré une atmosphère plus sombre, à l'image des piques verbales de Solo ou la façon dont Yoda berne Luke. Visuellement parlant c'est toujours remarquable (dans sa version cinéma et non celle modifié par Lucas lors de plusieurs rééditions), l'oeuvre n'a pas pris une ride et les maquettes font toujours leurs effets à l'image de la bataille sur Hoth, tout simplement impressionnante, tout comme les passages dans l'espace. Les décors et costumes sont toujours parfaits et permettent encore plus de s'imprégner de l'univers de Lucas.


Et enfin, que dire de la plus grande constance de toute la saga (trilogie originale et prélogie), soit l'excellente bande-originale signée John Williams ? Encore une fois fabuleuse et inoubliable. Toutes les symphonies collent parfaitement à l'univers et influent sur le film, permettant de créer des moments parfois épiques et d'autres fois fascinants, dramatiques ou encore terrifiants à l'image de The Imperial March représentant l'empire galactique. Côté casting, Mark Hamill, Carrie Fisher, Peter Mayhew et surtout Harrison Ford reprennent leurs costumes avec brio, tout comme la voix terrifiante de James Earl Jones tandis que les petits nouveaux se fondent à merveille dans cet univers, à l'image de Billy Dee Williams dans le rôle de Lando Calrissian.


Comment pouvait-on rêver plus remarquable suite au chef d'oeuvre de George Lucas ? Il continue de faire rêver des millions de fans avec cet opus plus sombre mais toujours fascinant, passionnant, d'une rare richesse et remarquablement écrit et mis en scène. Merci pour tout George Lucas, je te serais à jamais éternellement reconnaissant pour tant de moments passés à avoir utilisé ton univers.

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le 7 sept. 2014

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Docteur_Jivago

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