Mouais, pardonnez le jeu de mot supermarché, m'enfin ca m'est venu naturellement à l'esprit, so...
J'avais commencé ce film y'a une paire d'années. Voyez vous [séquence émotion] j'étais (jeune) et innocente, je ne connaissais de l'Empire des sens que la renommée vaguement sulfureuse qui l'avait portée jusqu'à mes oreilles de post-adolescente désireuse de découvrir l'Art Cinématographique avec un grand H, bla-bla-bla... Las, n'étant point d'humeur libidineuse ce soir là, je m'étais dit: - "Ouais, ok c'est un film de cul, mais, WTF sur France 3?" (ou 2?). Et puis j'avais zappé au quart du film (ou dormi, je sais plus.)
Moult épopées survinrent depuis lors en notre Monde, quand je décidai pour je ne sais quelles raisons de m'y recoller, peut-être pour "l'avoir vu", peut-être pour tenter de comprendre le culte que tant de gens lui portaient, peut-être parce que ça se passait dans le Japon des années 30, ou p'têt parce qu'une mouche enrhumée m'avait piquée, l'histoire ne le dit pas. Et là je me suis dit: - "Mouais, c'est toujours un film de cul."
Pourtant quand on le présente dans les formes, ça a vraiment l'air trop bien et trop spirituel quoi: dans le Japon des années 30, l'histoire d'amour violente et ténébreuse d'un tenancier d'auberge et l'une de ses servantes, les conduisant à explorer sans limites leur désir charnel et la soif de violence qui les habite. Woah, quoi.
Dans les faits, ça se résume à une succession de scènes de cul (et je choisis ce terme volontairement). Non vraiment, ils ont le feu au derrière (histoire de varier les plaisirs lexicaux). C'est le propos unique, soliloqu-e-sque et mono-maniaque du bazar. Alors voilà, on les voit baiser, crier, baiser, jouir, baiser, s'étrangler, baiser, se taper dessus, baiser, pardon c'est quoi le sujet déjà? Ah oui l'amour passionnel et ténébreux, la quête absolue de l'autre, la passion destructrice, truc et muche.
Bon ce coup-ci j'ai tenu jusqu'aux 3/4, et en fait, je m'en tiendrai là. Comment peut-on raisonnablement porter aux nues ce genre de bouse filmesque, le cirque médiatique dont il a fait l'objet peut-être? C'est sûr que le censurer, c'était la meilleure façon de donner envie de le voir. Mais personnellement je n'y vois qu'un fantasme malsain et sans interêt, avec de plus un propos totalement dénaturé, où comment réduire la psychologie amoureuse et son infinité de nuances à une banale histoire de sexe morbide.
Pourquoi tant de vindicte? Parce qu'on ose appeler ça un Film, un Classique, un Je-sais-pas-quoi de résolument talentueux et subversif, quand je n'y vois qu'un vulgaire porn, et que je ne comprends vraiment, mais vraiment pas l'apologie qu'on en fait.
Mention X en costume d'époque, +2 points, le zéro n'étant pas de mise ici. (Dire que je lui avais collé 6...)
Nan, sérieusement, les kimonos ils sont vraiment chouettes.