Trois ans après la mort d'Aristote Onassis, un des hommes (d'affaires) les plus riches du monde, le cinéma s'intéresse à sa vie, en particulier à son mariage improbable avec Jackie Kennedy, mais sans utiliser les noms officiels et en modifiant un peu l'histoire. Mais honnêtement, quand on voit Theo Tomasis, Liz Cassidy et son mari, un sénateur qui va devenir un président assassiné lors de son mandat, il ne faut pas être né de la dernière pluie.
Bien qu'il torde à plusieurs reprises la réalité, dans les lignes, c'est très fidèle ; la première rencontre entre Cassidy et Tomasis, alors sur le point de divorcer de son épouse et qui a une maitresse appelée Sophie (et non Maria Callas), la mort du président Cassidy filmé cette fois lors d'une ballade sur la plage par un tireur embusqué dans les dunes, ainsi que les problèmes personnels de Tomasis dont la mort de son fils lors d'un accident d'avion. Par contre, Cassidy n'a pas d'enfant, elle fait une mauvaise couche.
Tout y est, et on a la sensation d'être dans un autre monde tellement la richesse se voit à l'écran ; Onassis vivait dans l'opulence et c'est bien retranscrit dans le film, avec ses yachts gigantesques mais aussi tous les acteurs et actrices qui sont beaux. En particulier Anthony Quinn, dans une forme ébouissante, et Jacqueline Bisset. D'ailleurs, la relation entre les deux est montré comme un contrat marchand, avec même les nombres de nuits qu'ils passeront ensemble dans le mois, ainsi que leurs relations sexuelles, qui sont comptées ! Même si on sent de l'amour du côté de Tomassis envers sa nouvelle épouse, elle est peu comme un nouveau trophée dans son tableau de conquêtes, et elle voit en cet homme une protection, une aile bienvenue dont on voit bien qu'elle ne l'aime guère.
Du coup, à la fin du film, il se dégage un sentiment de mélancolie, qui se voit par une très belle scène où Anthony Quinn, dont il apprend qu'il est gravement malade, va esquisser quelques pas de danse le long d'un port comme pour montrer que malgré ses déboires, la vie vaut la peine d'être vécue.
Honnêtement, au vu des critiques assassines, je m'attendais à pire en voyant L'empire du Grec. Je râlerais surtout sur la réalisation parfois pépère (sauf l'assassinat, très bien réalisé), et un Anthony Quin qui semble faire ce qu'il veut, même si ça fait souvent mouche. Après, pas de quoi se lever la nuit, mais l'histoire fut assez forte pour en faire un succès à sa sortie, un univers impitoyable...