Une question me taraude après la vision de ce film : aurait-il eu le même accueil critique s'il était sorti au mois d'octobre, moment de l'année où déferlent tous les bons films de Cannes et tous ceux que les producteurs espèrent amortir grâce aux premiers froids qui poussent les spectateurs dans les salles ?
J'en suis loin d'être sûr. Mais que voulez-vous, nous sommes mi-avril, Cannes vient d'annoncer sa sélection et les distributeurs vident leurs étagères de tous leurs nanars... et les critiques flashent sur ce qu'ils peuvent.
L'histoire de ce film est simple. Simon, 12 ans et sa soeur vivent ensemble en Suisse, dans une cité un peu pourrie. Elle travaille quand ça lui chante, c'est à dire pas souvent et lui passe son temps à chaparder skis, lunettes, anoraks dans la station de ski d'en haut et dont la revente sert à faire bouillir la marmite. Simon est très débrouillard mais souffre d'un évident manque d'amour et est en constante recherche de tendresse. Vaguement fable sociale, également oeuvre psychologisante, le deuxième film d'Ursula Meier filme tout un réseau de liens faits de manque, de souffrance, de puérilité ou de colère.
D'accord "L'enfant d'en haut" n'est pas un nanar. Ours d'argent et mention spéciale du jury à Berlin tout de même mais de là à crier au chef d'oeuvre de la semaine...
Je viens de relire la critique de Télérama et si j'avais été plus attentif, j'aurai dû me méfier. Des louanges certes, mais emballées avec des phrases creuses du genre : "La mise en scène ...crée l'inattendu : Ursula Meier cadre la montagne en plan serré." ou " Autre surprise, le paysage "d'en bas" est, lui, filmé en plan large". C'est vrai, c'est bien filmé comme ça mais cela ne crée rien d'inattendu ou de surprenant, c'est juste un peu redondant car on avait bien compris que la partie haute de cette station où nichent les hôtels de luxe n'est qu'un leurre.
L'histoire avance très lentement, comme si elle marchait dans la poudreuse avec des chaussures de ski.
La fin sur le blog
pilyen
4
Écrit par

Créée

le 21 avr. 2012

Critique lue 824 fois

5 j'aime

1 commentaire

pilyen

Écrit par

Critique lue 824 fois

5
1

D'autres avis sur L'Enfant d'en haut

L'Enfant d'en haut
eloch
9

" Et cet été, tu voleras des bicyclettes ? "

Il y a des films tous simples qui vous bouleversent ... Simon gravit les montagnes, seul, dans un téléphérique, il s'envole vers la station où se pressent les riches touristes venus profiter des...

le 28 avr. 2012

8 j'aime

L'Enfant d'en haut
frankie567
4

Critique de L'Enfant d'en haut par François Voron

Une fois n'est pas coutume, j'irais à contre-courant de la plupart des critiques de presse, qui semblent parfois hésiter à émettre des avis négatifs sur le cinéma d'auteur. Le cinéma d'auteur est-il...

le 3 mai 2012

7 j'aime

7

L'Enfant d'en haut
pilyen
4

Critique de L'Enfant d'en haut par pilyen

Une question me taraude après la vision de ce film : aurait-il eu le même accueil critique s'il était sorti au mois d'octobre, moment de l'année où déferlent tous les bons films de Cannes et tous...

le 21 avr. 2012

5 j'aime

1

Du même critique

Habibi
pilyen
4

Bibi n'a pas aimé

Il y a des jours où j'ai honte, honte d'être incapable d'apprécier ce qui est considéré comme un chef d'oeuvre par le commun des mortels. A commencer par mon libraire spécialisé BD qui m'a remis...

le 31 déc. 2011

35 j'aime

7

Grand Central
pilyen
3

Grand navet

J'ai vu le chef d'oeuvre de la semaine selon les critiques. Hé bien, ils se sont trompés, c'est un navet et un beau ! Cette fois-ci, ils ont poussé le bouchon tellement loin qu'ils risquent d'être...

le 28 août 2013

27 j'aime

18

Les Fantômes d'Ismaël
pilyen
3

Parlez-vous le Desplechin ?

Je le dis d'emblée, je n'ai jamais été fan du cinéma de Mr Desplechin. "Les fantômes d'Ismaël" confirment que je ne parle pas et ne parlerai jamais le "Desplechin" comme se plaît à dire le...

le 18 mai 2017

24 j'aime

1