Peu après la perte tragique de sa femme et sa fille, fauchées lors d'un accident de la route, un homme va vouloir s'isoler dans une grande maison jusqu'à ce qu'il entende, ou ressente, qu'il y a des choses bizarres qui s'y passent.
Précédé d'une réputation flatteuse, Martin Scorsese disant que c'est un des films les plus flippants qu'il ait vus, The changeling semble ne pas avoir fait son chemin comme ça a pu être le cas avec Amityville, autre film de maison hanté ente guillemets sorti à la même époque. La faute sans doute à un titre français ridicule, et qui oriente plus le récit vers L'exorciste, ce qu'il n'est pas du tout. C'est avant tout de l'épouvante, très bien jouée par George C.Scott qui traine son spleen de manière convaincante, et tout ce qui tourne autour et dans cette maison. Des portes qui claquent, de l'eau qui coule, des bruits de pas, bref du bruit parasite, et il faut dire que oui, c'est quand même assez perturbant. Jusqu'à une scène très réussie où une medium va prendre possession en quelque sorte des lieus et va converser avec l'esprit qui rôde dans ces lieus et faire révéler le passé tragique qui hante le manoir.
Quelque part, c'est du cinéma adulte, où la plupart des acteurs ont 50 ans ou plus, qui n'a pas volé ses qualités de mise en scène et de photo, sans jamais verser dans le gore ou l'horreur, mais dans cette ambiance parfois suffocante. Outre Scott, on trouve aussi Melvyn Douglas dans un de ses derniers rôles. Curieux réalisateur que ce Peter Medak, où son oeuvre semble traversée par la mort, et si son œuvre est inégale, on dirait que The changeling lui a donné les moyens de se transcender dans l'étrangeté.