C'est un film très idéaliste sur l’éducation, qui porte aussi sur la patience, la lenteur des progrès, la relation entre le maître et l’élève, la tendresse en filigrane, toujours suggérée.
J’aime aussi beaucoup la relation entre le personnage de Truffaut et sa gouvernante, impliquée et de bonne volonté dans le processus, qui forment à eux deux un simulacre de couple parental, des sortes d’éducateurs païens pleins de dévotion sans pour autant s’aimer entre eux. La façon dont Truffaut, en dernier recours, appelle sa gouvernante pour calmer l’enfant en crise, et sa manière à elle de le cajoler et de le rassurer comme une mère...
Le choix de la musique est particulièrement judicieux : thèmes baroques de Vivaldi, au piccolo et à la mandoline. Ces deux instruments, très aigus, aux timbres fluets et purs, déploient avec lenteur de sublimes mélodies qui suspendent le temps. Une magnifique métaphore pour cette chose si fragile, tout juste issue de la nature, infiniment empreinte de pudeur et de candeur, qui à force de culture et de soin parviendra à se déployer pour gagner la lumière.