Avec L'enfant Sauvage, François Truffaut met en scène l'histoire d'un gamin retrouvé sourd, muet, nu et marchant à quatre pattes dans une forêt, puis exposé à la civilisation qui le prend pour une bête de foire.
Comme un écriteau l'indique en début de film, il s'inspire d'une histoire vraie, celle d'un enfant loup Victor de l'Aveyron trouvé dans l'Aveyron au XIXème siècle et notamment des mémoires de Jean Itard, le jeune médecin qui tenta de le rendre civilisé. L'adaptation est plutôt bien écrite, avec un déroulement classique et intéressant, divisé en deux temps, d'abord la découverte et la bête de foire, puis la tentative d'humanisation.
Truffaut parvient à contextualisé les événements, notamment socialement et il évite toute facilité, niaiserie ou sentimentalisme mal placé, sachant nous raconter, avec l'aide de sa voix-off, un récit toujours juste, sobrement mis en scène, qui en devient émouvant et même poignant. Il rend brillamment L'enfant Sauvage réaliste et surtout passionnant de bout en bout, sublimant une jolie photographie en noir et blanc. La bande-originale est belle et adéquate aux images tandis que Les interprétations sont justes, que ce soit François Truffaut lui-même mais surtout Jean-Pierre Cargol dans le rôle compliqué du jeune enfant.
François Truffaut propose avec L'enfant Sauvage une belle fable humaniste, montrant les différentes faces, sombres et lumineuses, de l'être humain et démontrant une vraie justesse, tant dans la mise en scène que les interprétations.