Water Cluzet
Dans son "Huis clos" Jean-Paul Sartre nous disait que "L'enfer c'est les autres". Chez Claude Chabrol, ici, c'est un peu le cas. Voici Paul. Paul a des crises d'angoisses qui lui font perdre ses...
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le 3 mai 2013
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C'est l'histoire d'une jeune couple d'hôteliers, couple ordinaire et tellement ordinaire qu'il finit par nous ennuyer. Jusqu'au jour ou l'époux devient jaloux et se rend insupportable à tous par ses suspicions injustifiées.
Dans "El", Luis Bunuel avait fort bien défini la jalousie à tendance paranoïaque de son personnage par un regard quasi médical; il n'en est rien avec Chabrol -d'après un scénario et un film de Clouzot jamais fini- qui n'arrive à nous convaincre de la psychose de Cluzet qu'avec des artifices très convenus. Les actes et les fantasmes de Paul ne s'inscrivent pas dans une étude psychologique ou clinique rigoureuse et demeurent superficiels, d'autant plus que les causes de ce changement soudain ne sont pas abordées et que le comportement de Paul est ainsi mis en scène qu'il apparait comme celui d'un imbécile plus sûrement que comme celui d'un malade. La femme de l'hôtelier, jouée avec une candide sensualité par Emmanuelle Béart, qui n'est pas sans rappeler l'aguichante provinciale de "L'été meurtrier", ne parvient pas non plus à dépasser les lieux communs de l'épouse harcelée. La progression du mal dont souffre Paul trouve heureusement dans la longue scène finale une grande vérité psychologique. C'est sans doute le seul moment où le couple, et au-delà les comédiens, sait se montrer sincère et attachant.
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le 20 oct. 2024
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