Deux amies rentrent à l'école supérieure, mais elles ne s'attendaient pas à avoir affaire à un dirlo qui passe sur le ventre de ses jeunes étudiantes... "Pauvres jeunes filles", et c'est le film qui le dit (!) : on a beau être devant un film roman porno japonais des années 70, on s'étonne d'avoir enfin un scénario qui a un peu de compassion pour ses sujets féminins mis à mal, et dénonce les abus sexuels qu'elles subissent, gardant même leur point de vue jusqu'à la fin tragique. On a une moue contrite lors de la scène de l'avortement non consenti (encore une fois : pauvres jeunes filles...), on a envie de fracasser tout le mobilier sur la tête du directeur et de sa femme (complice), on a un gros pincement au cœur lors de la scène finale de
l'immolation des filles pour se sortir de ce monde pourri, accompagnées par l'envolée de ce ballon qui leur servait de jeu enfantin au début du film...
Oui, L'Enfer des jeunes filles tient davantage du drame féminin avec des scènes dénudées pour dénoncer plus que pour exciter, et n'a pas grand chose à voir avec les autres films de cette période, nettement moins féministes et plus "olé olé" (on le dit poliment). A voir ce que vous cherchez réellement entre les plans serrés de Roberts et un scénario dramatique, mais selon : ce n'est pas forcément L'Enfer des jeunes filles qu'il vous faut. Pour nous : si, qui avons passé un troublant moment à nous attacher à ces pauvres personnages féminins mis à mal par un pervers ignoble, et même entre elles (elles "s'insèrent", s'étranglent, quand elles soupçonnent un bébé "dirlo" qui arrive...), et finalement sacrifiées poétiquement. Nettement moins bête qu'il le laisse penser.