Une part d'ombre
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le 21 mai 2022
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En adaptant à l’écran l'affaire Wesphael, du nom de Bernard Wesphael un homme politique belge soupçonné d'avoir assassiné son épouse et qui marqua la Belgique, Stephan Streker signe un film intéressant mais échoue à trouver le point de vue qui devait rendre le film un peu plus nerveux. Une nuit, un homme politique Louis Durieux découvre le corps sans vie de sa femme dans une chambre d'hôtel à Ostende. Louis est emmené au poste de police, mais il ne veut pas parler aux agents qui enquêtent sur l'affaire. Le film suivra l’affaire de son début à la libération du député.
Une question taraude le spectateur pendant et après la vision du film. Quel aspect de cette affaire médiatique intéresse le réalisateur ? Et donc, quel angle va-t-il choisir ? La réponse est qu’il n’en choisit aucun et s’est bien dommage. Pourtant, il y’en avait : l’aspect politique, l’aspect intime, l’affaire judiciaire, l’hystérie médiatique, la prison. En choisissant de piocher un peu de chaque, Streker s’éparpille et ne fouille pas assez chaque sujet et reste à la surface de son sujet.
Pas sûr qu’il était nécessaire de faire intervenir l’avocate (Emmanuelle Bercot). Elle n’a que trois scènes et ne fait pas avancer l’action. Pas sûr que la scène au parlement pour évoquer la personnalité politique était utile. Au fond, on s’en moque de savoir de quel bord il est. D’autant que Jérémie Renier est très mauvais dans cette scène et pas du tout crédible. En effet, Jérémie Renier échoue à rendre l’arrogance de l’homme, sa suffisance à l’écran.
La partie se passant en prison est plus réussie. La relation (improbable) entre l’homme politique et le prisonnier Pablo (Félix Maritaud) est assez intéressante, car à ce moment la carapace, dans lequel se mure l’homme dans sa vie professionnelle, se fissure un peu. Mais l’aspect le mieux travaillé est l’aspect intime. On sent bien la fêlure de cet homme, brillant en politique et faible mari. Il maîtrise sa carrière mais échoue à gérer son mariage. Evidemment, il est le coupable idéal, surtout aujourd’hui.
La mise en scène n’est pas forcément très inspirée. Utiliser en arrière-plan les reportages TV sur l’affaire pour faire avancer l’histoire n’est pas d’une originalité folle. Les flashbacks ne servent à rien tant sur la scène au parlement que sur la scène de rencontre du couple. A cela s’ajoute l’interprétation irrégulière de Jérémie Renier, que j’ai toujours trouvé très surfait. Pourtant le film est intéressant, car il y a un fait divers derrière mais le film est loin d’être imperissable.
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Créée
le 1 févr. 2022
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