La guerre est la fin de la solitude. Pour moi, elle est la solitude définitive.
Le conflit franco-algérien de la décolonisation est une source intarissable pour faire de bons films.
L'ennemi intime aurait pu être de ceux-là.
Si l'ambiance du conflit est oppressante, si les scènes de tortures sont vraisemblables de folie, si les scènes d'escarmouches et d'exécutions en font un film de guerre, L'Ennemi intime montre une fois de plus que le cinéma français a encore du mal à parler des ses fantômes.
Là où les Américains sont parvenus au bout de vingt ans à régler leur compte avec le conflit du Viet Nam, le cinéma français balbutie avec honnêteté mais sans convaincre.
Dans mon souvenir, "20 ans dans les Aures" me semble plus moderne et courageux. Je me permets également de saluer l'authenticité du docu-fiction "la bataille d'Alger"
Siri est sûrement un honnête cinéaste dans le genre et sur le thème. Il y a trop de scènes stéréotypées et télécommandées : de l'arrivée du novice en passant par la corvée de bois dans l'honneur et la cruauté. Des tours de gégéne hallucinés pour finir sur une fatalité.
Le talent de Dupontel n'est plus à prouver, complètement convainquant dans son rôle de guerrier souffrant de l'inutilité du combat dans ce conflit joué d'avance (historique).
Magimel demeure un éternel espoir sans jamais confirmer... Dommage, il avait ici un beau rôle.
Sans avoir l'émotion de "Platoon", il demeure néanmoins un bon film de guerre.