Segnac est un village pittoresque de la Côte d'Azur, résidence d'artistes, d'originaux et de fêtards.
Le film de Gréville commence comme une sotte comédie provençale avant de se fixer sur une poignée d'habitants à peine dégrossis, parmi lesquels le grand Erich von Stroheim fait une pige en pathétique vrai-faux marin qui noie son ennui dans l'alcool.
Etchika Choureau est la jeune première autour de qui le cinéaste finit par se lancer, après bien des circonvolutions, dans un mélodrame sentimentalo-policier hors-d'âge. Une jeune fille tuberculeuse et ultra-romantique, un amour absolu avec un Jacques Sernas raide comme un piquet: Gréville semble se prendre pour Prévert quand il raconte un couple empêché de s'aimer. C'est tellement grotesque qu'on en sourirait si ça n'était pas aussi agaçant et ennuyeux.
Lorsque l'intrigue prend un tour policier, l'apparition du brigadier de la gendarmerie nous rappelle que Saint-Tropez n'est pas loin...Il y aussi ces deux courts flashback en forme de naïves explications de texte.
Personnages simplistes et sans vérité humaine, scénario foutraque et montage approximatif : tout sonne faux et vieux, tout participe d'un ratage complet dont la conclusion atteint un sommet de mauvais goût et de maladresse (ce peintre qui s'avère être [spoiler]un cador du 36 Quai des Orfèvres[/spoiler] en vacances à Segnac!). A posteriori, l'emphase du titre n'est pas faite pour surprendre.
Edmond T.Gréville, scénariste, dialoguiste, metteur en scène sur ce film ne peut s'en prendre qu'à lui-même.