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L’Envie de tourner
L’Envie de tourner

Documentaire de Sylvain Perret (2022)

Entre persévérance et abnégation, ne jamais s’avouer vaincu et toujours rebondir.

Dans les années 80 & 90, une génération de cinéastes en herbe, férue de cinéma d’exploitation, profite de la démocratisation du matériel de tournage grand public pour se lancer dans l’auto-production de films d’horreur et fantastique. Réalisés avec les moyens du bord et bien souvent aidés par des proches, des Séries B voire Z commencent à voir le jour et François Gaillard est l’un d’entre eux…


L’Envie de tourner (2022) est un documentaire de 52min réalisé par Sylvain Perret (vidéaste et rédac’ chef d’1Kult) qui dresse le portrait intime et touchant du réalisateur François Gaillard. Peu voire pas connu du grand public, il se définit comme réalisateur de Séries Z et réalise puis près de 20ans des films d’horreur oscillant entre le polar, le fantastique et le giallo.


On y découvre un passionné, un amoureux du cinéma d’exploitation, qui se bat depuis des années pour arriver à ses fins et ne recule devant aucun obstacle et ce, malgré les échecs rencontrés par ses films. François Gaillard revient à cette occasion sur sa (courte) carrière de réalisateur, 4 longs-métrages et autant de courts-métrages.


Ce dernier a démarré avec rien et s’est fait tout seul, il a démarré comme veilleur de nuit lorsqu’il réalisa son premier film, armé d’un caméscope HI8 ou d’une DV pour les films suivants. Le matériel n’a rien de très professionnel mais quand les budgets sont dérisoires, il faut parfois faire avec les moyens du bord. Ses tournages sont bien souvent en mode guérilla, sans réel talent mais doté d’une forte conviction et d’une motivation sans faille.


Le film est riche en anecdotes, on y apprend notamment que pour I Am The Ripper (2004), son premier long-métrage, sa mère lui demanda expressément de cacher sa véritable identité (elle avait flairé l’absence de potentiel visiblement), raison pour laquelle il est crédité sous le pseudonyme d’Eric Anderson. On découvre aussi qu’il avait failli se faire produire par Menahem Golan (l’un des cousins de la Cannon Films).


Par la suite, l’éditeur "Le Chat qui fume" lui propose de financer (à bas coût) son second film, Blackaria (2010) bénéficiera d’une exposition dans quelques festivals ou soirées (notamment à L’Absurde Séance Paris (devenu Panic! Cinéma). Même proposition pour Last Caress (2011), doté d’un budget de 10 000€ et tourné en 21 jours (reshoot inclus !), le tout, filmé au Canon 5D.


Ces trois premiers films ne rencontreront jamais le succès espéré, le premier sera moqué lors d’une projection presse au marché du film à Cannes, le 2ème sera un DTV et le 3ème aura droit à une sortie technique. En l’absence de carrière en salle, les 3 films bénéficieront d’une confortable exploitation en DVD aussi bien en France qu’à l’étranger.


En parallèle à ça, le cinéaste continuera d’entretenir des jobs alimentaires pour lui permettre de financer ses films, de veilleur de nuit à Montpellier, il deviendra (toujours à l’heure actuelle) barman dans un hôtel 4 étoiles sur Paris. Entre-temps, il continuera de réaliser quelques clips et courts-métrages, avant de s’atteler à un néo-giallo gore et érotique : 13 notes en rouge (2022), qui n’est autre que la version longue de son court All Murder, All Guts, All Fun (2010). Un tournage démarré en 2012 (ayant nécessité je cite « un emprunt de 10 000€ chez Sofinco ») sauf que le film ne verra le jour qu’une décennie plus tard. En effet, juste après le tournage, il a été appelé pour rejoindre au Japon le tournage de l’anthologie Tokyo Grand Guignol (2015) afin d’y réaliser un segment parmi les 4 réalisés. A son retour en France, en s’attelant au montage de son néo-giallo, il se rend compte qu’il doit refaire des reshoot car plus de 50% des rushs ne sont pas exploitable (il a donc dû rajouter sur la table 15 000€ et recontacter toute son équipe et comédiens). Au moment où est réalisé ce documentaire (février 2021), François Gaillard est en plein montage de son néo-giallo qui sera dévoilé en avant-première au grand public un an plus tard à l’occasion du Sadique Master Festival.


En l’espace de 52min, Sylvain Perret parvient avec une rare aisance à nous passionner pour ce cinéaste. Ce dernier sait ce qu’il vaut, sait de quoi il est capable, sait qu’il a dû essuyer des plâtres avec des réalisations plus ou moins décevantes (frôlant le Z, voir l’amateurisme). Mais quand on voit de quoi il a été capable de faire avec son dernier film en date, cela prouve qu’il faut toujours persévérer et surtout, croire en ses rêves et en sa passion et c’est ce message que parvient à nous délivrer François Gaillard à travers ce documentaire. Entre persévérance et abnégation, ne jamais s’avouer vaincu et toujours rebondir.


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

RENGER
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le 21 juil. 2022

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