A première vue, Kamui no Ken ne paye pas de mine. Tout d’abord parce que le character design un peu simpliste et particulier n’est clairement pas le point fort du film, on a vu mieux. Mais ce petit bémol a au moins le mérite de nous replonger dans nos vieux souvenirs, ce coup de crayon nous apparait familier et nous fait indéniablement penser aux nombreuses séries qui ont bercé notre enfance.
De plus ce graphisme classique est très vite et largement compensé par la mise en scène assez exceptionnelle offerte par Rintarô (Galaxy Express 999, Harmagedon, Metropolis…). Le film jouit d’un rythme effréné et ultra dynamique, d’un souci du détail de chaque instant parsemant les nombreux décors où le périple riche en rebondissements du héros nous transporte, de Hokkaido au Far West en passant par le Kamtchatka. L’action omniprésente agit comme un métronome avec des combats de ninja plus tranchant les uns que les autres, animée par des effets de vitesse et des jaillissements de lumière qui viennent accentuer l’intensité de ces scènes. De plus, Rintarô joue facilement avec les contrastes et les couleurs de nombreuses fois comme par exemple pour accentuer le côté noir et dramatique de certains passages.
Et que dire de l’OST exceptionnel composée par Ryudo Uzaki, qui nous tient en haleine de bout en bout et contribue hautement au dynamisme de métrage. Voir les ninjas bondir sur les flancs des montagnes ou encore dans les cimes des arbres sur ces morceaux trépidants J-pop des années 80 nous procure un réel plaisir.
Kamui no Ken dispose à son actif d’un nombre important de personnages charismatiques et hauts en couleur, ennemis ou alliés, que Jirô rencontrera tout au long du récit. Malheureusement, on notera quelques légèretés scénaristiques et des utilisations de personnages discutables comme l’esclave noir américain que Jirô rencontre sur le bateau le menant aux Etats-Unis, lui vouant une fidélité à toute épreuve à l’instar d’un samouraï (!?) ou encore la jeune indienne d’origine française rencontrée vraiment par hasard par notre protagoniste et étant liée d’une certaine manière à notre héros… Rien de bien méchant cependant et bien d’autres retiendrons notre attention comme la mystérieuse femme ninja Oyuki qui pourchasse Jirô ou encore le grand méchant de l’histoire Tenkai.
Malgré les 2h13 de métrage affichés, le film nous captive de bout en bout, et Rintarô jongle habilement entre les scènes d’actions sanglantes et les scènes plus calmes venant enrichir l’intrigue d’une épopée qui emmènera Jirô dans un voyage épique à la recherche de la vérité sur son histoire. Réalisé en 1985 par une figure du cinéma d’animation japonais, L’Epée de Kamui est quelque peu tombé dans l’oubli collectif, mais sonne pourtant comme une référence du film de ninja et est de ce fait à ranger bien soigneusement aux côtés d’un Ninja Scroll. Une valeur on ne peut plus sûre !
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