Véritable nanar des 80's, L'Épée du Vaillant vaut surtout pour sa rareté (inédit en DVD) et l'improbable présence au générique de Sean Connery. Il faut savoir deux choses avant d'entamer le long-métrage : il est produit par Golan-Globus Productions, petite firme indépendante qui produira par la suite une ribambelle de nanars comme Superman IV ou encore Cyborg, et c'est en fait le remake de Gawain and the Green Knight, réalisé par son auteur original, Stephen Weeks, un spécialiste en matière de bouses filmiques.
Principalement interprété par des acteurs de seconde zone, le film regorge également de rôles plus « prestigieux » qui ont touché un gros chèque pour apparaître dans le long-métrage. Nous y découvrons donc Sean Connery affublé d'une coiffe hirsute et d'une armure verte ringarde, de Trevor Howard en vieux roi Arthur, de John Rhys-Davies peinant à trouver des productions adéquates après son rôle remarqué dans Indiana Jones et Peter Cushing, dans l'un de ses derniers rôles au cinéma.
En soi, L'Épée du Vaillant n'est pas un si mauvais film que ça : l'histoire est trépidante, avec son lot de preux chevaliers, de sorcières et de souverains malhonnêtes, les effets spéciaux sont de bonne qualité pour l'époque et l'ambiance chevaleresque est bien reconstituée, les décors et autres costumes étant fidèlement retranscrits. Cependant, Stephen Weeks étant un sacré manche, on se retrouve avec de nombreuses séquences grotesques, des acteurs en roue libre et des dialogues niais au possible.
La musique ringarde et les affrontements mal torchés enlèvent hélas toute crédibilité aux scènes d'action, de même que certaines scènes humoristiques inutiles et de mauvais goût. Aussi, si le résultat final dévoile en l'état un bon vieux nanar où l'on se demande pourquoi Sean Connery (qui a bien remonté la pente depuis ses frasques innommables) se ridiculise autant dans cette production cheap, il n'en demeure pas moins une œuvre sympathique, bien entendu ratée et dépourvu du sérieux qu'elle souhaitait proposer mais toutefois agréable, pour peu que l'on soit un minimum indulgent.