L’Équipier se déroule au début du Tour de France de 1998, tristement célèbre pour ses affaires de dopage. Bonne idée que celle de suivre un simple "domestique" ou "porteur d'eau", c'est à dire un coureur au service de son leader. Aucune image réelle (ou alors très peu) des trois étapes qui se sont déroulées en Irlande, cette année-là, n'ont été utilisées et tous les protagonistes, à commencer par l'anti-héros, sont fictifs. Restait à retrouver l'ambiance de la compétition et à montrer ses à-côtés, pas reluisants, on s'en doute. La mission est à peu près accomplie pour le premier aspect, l'indulgence étant de mise, mais le second brille par un certain nombre de scènes irréalistes (un coureur qui passe une partie de son temps libre au pub, bof) avec notamment une idylle amoureuse assez incongrue. En revanche, l'approche du dopage systématique, qui régnait en ce temps-là (et aujourd'hui ?) est beaucoup plus convaincante, de même que la vie de groupe. Le personnage principal, censé ne jamais se battre pour lui-même mais pour son équipe, est très attachant, grâce au jeu de l'acteur belge Louis Talpe, qui s'est par ailleurs forgé un véritable corps d'athlète. Très rythmé, au son d'une B.O rock; The Racer se positionne comme un film de sport honnête, le cyclisme restant l'une des disciplines les plus difficiles à montrer. Quant à savoir si tous les coureurs sont dopés, y compris les plus anonymes, seuls les gens du milieu peuvent répondre à la question, non ?