Un film qui ne tient pas ses promesses, l'humour est globalement assez lourd et peu inventif. Le film force aussi un peu beaucoup trop sur les échanges de sécrétions intimes, la masturbation et la baise, c'en est un peu gratuit et pas très intéressant dans la démarche (surtout que les deux colocataires du film ne vont jamais coucher ensemble, une occasion manquée). On est bien loin des "Fous du stade", autre comédie franchouillarde sur les JO, le film est ici très peu consistant, n'a vraisemblablement pas grand-chose à dire, à part des gags éculés.
À la musique, on retrouve Pierre Desprats, dans un style bien différent de ses bandes originales chez Bertrand Mandico, mais qui nous offre quelque chose de plutôt sympa, même si à l'image, cela ne suit pas vraiment, et ne rend pas vraiment honneur au compositeur.
Niveau casting, pas mal de personnages plus ou moins intéressants, notamment Jacob, joué par Rivaldo Pawawi, qui a un rôle assez méta, où il joue un athlète venant du Vanuatu, qui veut essayer de faire parler de la situation de son pays, menacé de disparaitre par la montée des eaux. Et tout comme son alter ego dans la vraie vie, venant lui de Nouvelle-Calédonie, qui signe ici sa première apparition au cinéma, et veut essayer de faire parler de la culture kanak, et s'inquiète de la situation de son territoire, actuellement en très grande tension.
Benjamin Voisin, quant à lui, joue le rôle principal, plusieurs fois multiple champion du monde de tir (sic). Il se démarque par un jeu très anxieux et psychorigide, et il me fait plutôt rire avec ses tics de visages réguliers, ses cris inopportuns ou ses réactions invraisemblables. Emmanuelle Bercot, quant à elle, joue sa coach, et son rôle est plutôt énervant et peu pertinent.
On peut aussi citer Grégoire Ludig, qui arrive à tirer son épingle du jeu, dans son personnage de responsable des JO (me semble-t-il), avec son comportement d'enfoiré, qui va même jusqu'à étrangler totalement gratuitement le multiple champion du monde de tir, ce qui donne une scène assez drôle dans son excessivité.
Mais je suis allé voir ce film pour une seule et même raison, que je n'ai pas encore cité, c'est la présence au casting du duo Sacha Béhar et Augustin Shackelpopoulos, les meilleurs humoristes de notre temps, qui signent ici leur première apparition au cinéma. Ils jouent deux chroniqueurs sportifs, avec un peu le même ton que leurs sketchs, avec cet air nonchalant et déplacé. Il y a aussi les petits flashs info qui s'affichent en bas de l'écran, procédé assez commun, mais rigolo tout de même. Cependant, on ne les voit que trop peu à l'écran, et nous n'avons pas vraiment le temps d'apprécier leur humour. Peut-être aurait-il eu été intéressant qu'ils soient les personnages principaux.
Bref, globalement, le film fait pâle figure, il tourne en rond avec son personnage qui tourne lui-même en rond, où l'on ne voit pas grand-chose sur les sports en eux-mêmes, dans un film qui ne fait qu'une heure vingt. Le film arrive parfois à se démarquer avec ses quelques fulgurances, mais elles sont noyées dans un scénario insipide qui ne mène pas à grand-chose. À moins que le final du film change la donne, et amène à un questionnement sur le bienfondé même de la pression que l'on fait subir aux athlètes, et de l'hypocrisie qu'on leur témoigne.
L'esprit Coubertin n'est pas tellement que l'important est de participer, mais plutôt que l'important n'est pas de gagner (probable pléonasme). La manière dont les JO sont devenus un combat géopolitique pour montrer qui a la plus grosse en est dommageable. De ce point de vue, l'affiche du film, où les anneaux olympiques forment une bite, n'est finalement pas tant graveleuse, mais plutôt la triste réalité du sport international.
(Vu le 14 mai 2024 au cinéma)