Alexandre, écrivain, est considéré par les membres de sa famille par un égoïste. Lorsque meurt le patriarche, Jacques (interprété par François Berléand), il le verra partout, suivant des conversations avec son père, donnant lieu à de savoureux quiproquos. Et si ce décès et la « présence » de son père, même outre-tombe, allait resserrer les liens de cette famille ? Si finalement, celui qui fut considéré comme égoïste et égocentrique n’était pas toujours forcément celui que l’on croit toujours ?
La famille abrite tout un tas de personnages singuliers et hauts en couleur. Vincent, le frère d’Alexandre, agent de rugbymen, toujours avec son oreillette à négocier les contrats de ses joueurs et de tenter d’aplanir les problèmes. Sandrine, sa femme, dépressive, qui guérira miraculeusement suite à une aventure étonnante (que je ne vous révélerai pas). Il y a aussi Roxane (Isabelle Carré), la femme d’Alexandre, celle qui semble la plus terre à terre de tous… Max, leur fils, extrêmement intelligent et plus lucide que son jeune âge lui en donne l’air. D’ailleurs, j’aimerais donner une mention spéciale à ce jeune acteur qui l’incarne, Jules Gauzelin, si doué qu’il en éclipserait presque la brochette d’acteurs confirmés qui l’accompagnent ! Un vrai rayon de soleil. Marguerite, la mère d’Alexandre et Vincent, démunie par le décès de son époux… Et que dire de Napoléon ( !) le rugbyman Fidjien, aussi doux et sensible que sa carrure est imposante, que l’on entendra que très peu et en anglais. Sa présence donne une fantaisie en plus au long-métrage.
Si le film accuse une légère baisse de régime vers la fin, on peut y trouver plusieurs niveaux de lecture : certains n’y verront seulement qu’une petite comédie drôle et cocasse, voire tendre ; d’autres y verront un message plus profond type « carpe diem », adressé par Jacques : il faut profiter de la vie et de ses proches tant qu’il est encore temps, car le temps passe vite… L’importance également de chercher aussi de temps en temps, au milieu du tourbillon de la vie, à comprendre ce qui anime ou attriste ses proches, au lieu d’y être indifférents et/ou de les accabler… Afin de mieux comprendre l’autre (comme cette scène où Vincent se confie à Napoléon, et qu’Alexandre surprend leur cet instant de confidences)… Il comprendra alors que son frère traverse une phase très difficile de sa vie… Il suffit parfois d’un peu d’écoute et d’une main tendue pour apaiser quelque peu les tourments de la vie…
« L’esprit de famille » est une comédie touchante, tendre et cocasse, jamais totalement triste, ce qui semble être la marque de fabrique du réalisateur Éric Besnard et la force de ses films. « L’esprit de famille » est porté par une brochette d’acteurs aux personnages attachants. Mention spéciale au jeune Jules Gauzelin (Max) qui apporte beaucoup de fraicheur. Mais le film n’a toutefois pas détrôné dans mon cœur de cinéphile « Le goût des merveilles », que j’avais énormément apprécié, du même réalisateur.
Voir mon analyse complète du film sur mon blog: reves-animes.com