Kitano nous offre ici un magnifique conte initiatique, à la fois léger et lourd de sens.
Suivant l'itinéraire d'un enfant, vivant avec sa grand-mère et parti à la recherche de sa vraie mère, on rencontre tout au long du film une galerie de personnages aussi drôles que touchants, chacun paraissant durs au début pour ensuite se révéler émouvants, voire faibles. Le plus touchant parmi eux étant Kitano lui même, ancien yakuza (tiens tiens) débordant de bons sentiments mais très maladroit, voire pataud pour les exprimer.
N'éprouvant que de l'indifférence pour l'enfant dans un premier temps, il va petit à petit s'y attacher (et nous aussi) effectuant ainsi une rédemption de son passé. Il utilise désormais son pouvoir de coercition pour rendre l'enfant heureux, qu'importent les moyens.
Servie par une BO aussi touchante et légère que le film, l'histoire se poursuit sous forme de plusieurs chapitres tout aussi marrants et poétiques les uns que les autres. Tout en gardant une optique très naïve (tout le film semble être vu au travers des yeux de l'enfant), Kitano se sert de chacun des chapitres pour aborder des thèmes extrêmement graves et lourds (la solitude des enfants pendant les vacances, la pédophilie, l'abandon, etc.) sans jamais pour autant tomber dans le misérabilisme ou le pathos.
Au final, ce voyage influencera et marquera durablement l'ensemble des personnages rencontrés au cours du périple des deux protagonistes ainsi qu'eux-mêmes, et tout particulièrement Kitano lui même lorsque que l'on comprend réellement le titre du film, lors de la scène finale.
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