L'été en pente douce est le genre de film passé sous les radars. Gérard Krawczyk (Taxi 2, 3, 4, Wasabi) réalise pour ainsi dire son premier long métrage et sera également son SEUL bon film. Bacri, Villeret et Lafont sont incroyables dans leur rôle respectif. Le premier est un type paumé, sans ambition et qui picole tout le temps. Le second est un gentil handicapé mental et la troisième campe une "pute émancipée" quelque peu nunuche.
Une fine équipe qui va "cohabiter" dans un village de Haute-Garonne où les cancans vont commencer à se déployer dès l'arrivée de la bimbo Lafont.
Film déprimant dans un cadre déprimant avec des beaufs déprimants ; garagiste, tenancier de bar, curé, le type de la cité et Bacri également.
Un film déprimant certes, mais poétique, un brin onirique, malfaisant, chargé, lourd et étouffant comme la canicule qui sévit dans le film.
Objectivement j'ai beaucoup aimé, subjectivement encore plus. Il m'a replongé dans mon enfance (les bagnoles, les fringues, les cafés où ça fumait, etc etc). L'absence de filtre fait également de ce métrage un atout supplémentaire. Ca ne passe pas par 4 chemins pour dire ou montrer les choses : gros mots, nichons, clopes, alcool et j'en passe. Ca parle cru, ça parle vrai. Et ça, j'aime. Et puis y a Bacri, un de mes acteurs préférés ALL TIME. Et chose étrange, c'est l'un de ses tous premiers 1ers rôles, à 36 ans. Dans le film, il joue parfaitement, aucune fausse note et son duo avec Villeret est tout bonnement exceptionnel.
Selon moi L'été en pente douce est un grand film méconnu qui nous brosse certaines facettes détestables de la nature humaine (jalousie, avidité, méchanceté, mépris) avec une puissante froideur. Un espèce de huis clos dans une bourgade française avec tous les commérages s'y rattachant.
Grand cru.