Synopsis : L'expédition Terra Nova est une tentative, faite par les gouvernements et des citoyens de ce qui était alors l'Empire britannique, pour planter l'Union Jack sur le pôle Sud au moyen d'hommes, de poneys, de chiens et de motoneiges primitives tirant des traîneaux à partir d'une base située sur le littoral de l'Antarctique. Le documentaire dépeint le chef d'expédition Robert Falcon Scott et son navire, le Terra Nova, et des hommes alors qu'ils quittent Lyttelton, en Nouvelle-Zélande, pour naviguer dans l'océan Austral et ses banquises.
À l'aube du XXe siècle, Herbet Ponting nous délivre le témoignage de l'expédition navale Terra Nova jusqu'au confins de l'Antarctique. Le photographe anglais s'essaye à l'art du cinéma en proposant diverses séquences sur le déroulement de cette aventure maritime. Lancé tout juste avant la tragique histoire du Titanic (dont on aura un excellent film bien plus tard), Ponting se trouve quelque peu maladroit dans son récit : des panneaux beaucoup trop présents et descriptifs, des séquences se rapprochant plus du documentaire animalier qu'une vision affirmée et exclusive au sein d'un équipage, une prise de risques inexistante sur les mouvements de caméras, de nombreuses photos...
Faisons néanmoins l'avocat du diable : l'expédition ayant pris le départ en 1910, Ponting était loin de toute la technologie évolutive de l'époque et a dû composer avec les éléments qu'il avait.
Le gros point noir du film est la fin du long-métrage. La triste fin qui était réservée à Robert F. Scott et son équipage a été réduite à des effets visuels grottesques. Alors oui, quand on sait que le Capitaine est décédé, il aura fallu au réalisateur de trouver des solutions adéquates et rapides mais cela fait tâche derrière ces magnifiques paysages blancs qui s'étendent à perdre de vue.
Ayant vu une version colorisée et écouté la version audio de Simon Fisher Turner (2011), il m'est difficile d'en parler consciemment. Néanmoins, on identifie l'art de la photographie de Ponting et sa composition.
Le film sortira sous le titre 90° Sud en France en 1933, rassemblant les séquences filmées, les photos, les schémas et les commentaires. Ce sera la seule grande oeuvre du cinéaste anglais qui constitue davantage un statut historique qu'un véritable film marquant par sa narration et ses idées.