J'ai regardé l'Éternité et un jour en deux jours car après avoir téléchargé une version de 5,7G je pensais être tranquille niveau qualité, mais non, image horrible, et au bout de 50 minutes les sous-titres ont commencé à défiler à un rythme tel que même un jazzman n'aurait pas eu le temps de les lire. Bref, j'ai du arrêter. J'ai heureusement trouvé le lendemain une version de 30,71G (oui, ça ne rigole pas) qui m'a permis de regarder le film jusqu'à la fin. Quel bonheur que la découverte de ce réalisateur !
Nous sommes en Grèce. On dirait qu'il y a deux villes. Une petite où se trouve la maison de vacances et une grande, celle où il trouve le gamin. Je ne me souviens pas si le nom des villes est prononcé, mais peu importe. Ça peut être n'importe quelles villes de Grèce, car il s'agit d'une errance. Alexandre (Bruno Ganz), vieux poète sait sa fin proche, c'est son dernier jour avant d'entrer à l’hôpital pour commencer son éternité. Il erre avec son chien que personne ne veut prendre. Il rencontre un gamin albanais pris dans un trafic d'enfants comme il y en a beaucoup dans les Balkans. Il lui parle d'un poète italien qui achète des mots grecs. Des visions de ce poète de XIXè siècle alternent avec les souvenirs d'Alexandre au bord de la mer avec son épouse. Ils vont passer des frontières plusieurs fois, car il s'agit d'un film sur les frontières : entre la vie et la mort, entre les pays, l'identité, la mémoire ...
Je ne veux pas en dire plus de peur de gâcher le film qu'il faut voir directement. Par moment il m'a rappelé Dans la ville blanche, et on sent une influence de Tarkovski et une proximité avec Ceylan. Il fait partie d'une trilogie sur la notion de limite/frontière qui commence avec Le pas suspendu de la cigogne qui est encore plus austère que celui-ci, mais par lequel vous devriez commencer si vous décidez de vous lancer dans cette merveilleuse trilogie.