Cardiaque et avec peu de temps à vivre, un chauffeur de bus décide de prendre une retraite anticipée et d'avoir un enfant. Singulier film, le seul qu'il ait tourné en France, d'un réalisateur d'origine hongroise qui a surtout travaillé en Allemagne. Un long-métrage qui serait sans doute très largement oublié, s'il n'y avait pas Michel Simon dedans (magnifique), et qui déroule une étrange intrigue peu réaliste, mais poétique, où un homme qui a souffert toute sa vie de sa disgrâce physique cherche la beauté dans ses derniers instants. Beaucoup de douceur dans ce regard sur le cycle de la vie et une pureté toute simple de celle que ceux qui ont tout vu décriront comme niaise. Laissons ces exégètes à leur cynisme et choisissons de nous laisser entraîner dans cette histoire désuète où Geneviève Page rayonne, où Paul Frankeur observe, où Yves Deniaud soutient et où Louis de Funès et Henri Crémieux s'agitent. L'humanisme serein du film est hors du temps et des modes, apaisant et rafraîchissant.