L'Étrange Histoire de Benjamin Button est un film fantastique américain réalisé par David Fincher en 2008. Inspiré de la nouvelle du même nom écrite par F. Scott Fitzgerald, le film met en scène un homme, incarné par Brad Pitt, qui naît vieux et qui rajeunit au fil des années, et Daisy, sous les traits de l'actrice Cate Blanchett, qui vit une histoire d'amour avec lui tout au long de sa vie.
Nous avons donc affaire à un conte philosophique sur le thème du temps, de la vieillesse et par incidence, sur la mort. L’intrigue s’articule autour d’une histoire d’amour entre ces deux êtres. Benjamin, un miraculé, naît vieux et rajeunit inexorablement, et sa romance avec Daisy, qui elle est comme les communs du mortel, se déroule de manière croisée, l’une vieillit tandis que l’autre rajeunit. Autant le dire, l’histoire est un peu tordue, on se demande ce qu'il est passé dans la tête de ce Fitzgerald pour nous pondre une idée pareille, pour autant elle fonctionne plutôt bien, suscitant en nous des interrogations quant aux temps qui s’écoulent et à la perte des êtres chers qui nous entourent. Ainsi le film est un écrin de poésie.
Il n’en reste pas moins qu’il souffre de quelques défauts. Pour commencer, du haut de ses 2h46, le film est outrageusement long. Surtout, qu’on ne va pas se mentir, l’histoire qu’il a à nous raconter aurait largement pu être condensée sans perdre de son charme. L’aspect fantastique de l’œuvre peut également déstabiliser, surtout pour ce qui est de l’attitude de l’entourage de Benjamin Button qui ne semble pas tellement s’émouvoir de sa situation. Il y a quelque chose de difficilement justifiable dans le contexte, et le film en pâtit. Autre défaut, le maquillage des acteurs, lorsque leurs personnages vieillissent, n’est pas toujours optimal. Alors, le résultat est tout de même exceptionnel, je tiens à le dire, mais ce n’est pas toujours du plus bel effet.
Les acteurs sont très bons, j’adore Cate Blanchett et Brad Pitt, mais pas que… j’ai été agréablement surpris par Taraji P. Henson et surtout Mahershala Ali, qui a vraiment une aura folle. Quant à Tilda Swinton, elle est magistrale. Lorsqu’elle est à l’écran on ne voit qu’elle. C’est de la magie.
Tout cela pour dire que le film est exceptionnellement bon, en dépit de quelques faiblesses étouffées par une idée de base insolite et captivante. Dommage que le film soit si long, c’est à mon avis le gros point noir de la production. Le résultat reste tout de même satisfaisant.