Quand un film finlandais répond au doux titre de L'étrange histoire du coupeur de bois, l'amateur de délices nordiques, complètement givrées, pense d'abord aux romans du regretté Arto Paasilinna et, éventuellement, à l’œuvre cinématographique de Aki Kaurismäki. Cela se vérifie, en effet, dans ce premier essai de Mikko Myllylahti qui nous offre quelques sommets dans les registres loufoque et absurde. Oui, mais le film n'est pas que hilarant (de la Baltique), il a aussi la prétention de nous faire réfléchir au sens de la vie, autour d'un bûcheron momentanément sans emploi et d'un coiffeur Don Juan septentrional, entre autres personnages plus ou moins allumés. Quand le cinéaste se prend un tant soit peu pour un émule de Bergman, et se fait sérieux, le film est déjà nettement moins convaincant, certaines scènes paraissant d'ailleurs gratuites et ne menant nulle part. Peut-être que penser est plus difficile sur un tapis de neige et par des froids dignes de la Sibérie, mais quoi qu'il en soit, il est dommage que L'étrange histoire du coupeur de bois cherche un peu trop à s'élever au-dessus de la mêlée de ces films scandinaves qui parlent de désespoir avec un humour irrésistible. Sur le plan visuel, dans la création d'une atmosphère très singulière et dans l'interprétation stoïque de son personnage principal, il n'y a en revanche strictement rien à reprocher, bien au contraire, à ce conte de Noël bien frappé.

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le 5 juil. 2022

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