SPOILERS
Shot Caller m'a tenté par son pitch concis, certes peu original mais malgré tout intrigant. Résultat, prenez tous les clichés des films sur l'univers carcéral, ajoutez-y quelques ingrédients déjà vus de séries comme The Night Of ou Prison Break et vous obtenez 2h d'une banalité désolante.
Du gendre idéal au tueur en série
Il est évident que le film veut mettre en avant l'impact d'un séjour en prison sur la personnalité d'un homme. Mais restons sérieux, Jacob, le personnage principal, passe du père de famille modèle à une bête sanguinaire. Certes, l'évolution du personnage se passe au long des 10 ans de son incarcération, mais je trouve que le film n'explique pas bien les raisons qui amènent cette évolution. Ce qui interpelle par-dessus tout c'est le manque de remords après son assassinat dans la scène finale du film, Jacob semble avoir carrément changé de nature. Le film nous offre juste une série de clichés longue comme le bras.
Des clichés à la pelle
Voici une liste non exhaustive des clichés repérés dans ce film :
- La soirée arrosée, suivit d'un retour en voiture qui finit en boucherie après un feu rouge grillé.
- L'accueil des nouveaux arrivants dans la prison avec le pleurnichard qui ramasse la savonnette.
- La première sortie en promenade qui finit en baston.
- La cour est divisée en clans et il est impossible de survivre sans faire partie d'un clan.
- Le test du suppositoire pour être accepté dans le clan (cf The Night Of)
- L’émeute générale.
- Le gros méchant de la prison qui fait ce qu'il veut.
- Le gros méchant aime aussi un livre qui l'a inspiré et qu'il conseille au personnage principal. (cf The Night Of)
- Le gardien de prison corrompu.
- Le flic intègre qui lutte contre les méchants malgré 3 cicatrices toutes fraîches.
- L'astuce à la Micheal Scofield pour duper le garde.
Je ne dis pas que tous ces éléments doivent être enlevés du film, certains sont même inévitables lorsque l'on aborde ce sujet, juste que la totalité (et je n'en cite qu'une partie) produit une overdose. Même les petits jeux de scénario dans le dénouement final sont plutôt attendus. Malgré tout le film n'est pas dégueulasse visuellement et Nikolaj Coster-Waldau fait plutôt le job. J'ajoute une petite mention spéciale à Emory Cohen, le meilleur second rôle pour moi. Mais c'est bien trop peu pour maintenir l'intérêt pendant 2h alors faites moi plaisir, si vous voulez voir un film sur un homme qui atterrit par malchance en prison, allez voir Les Évadés (1994).