Difficile de donner un point de vue tout à fait pertinent sur ce film vu en version française et amputé d’une bonne vingtaine de minutes. Réduit à 1h07, il s’apparente à un concentré de scènes d’action pas toujours bien liées entre elles. Brouillon, lacunaire, l’ensemble maîtrise, de fait, plutôt mal son intrigue principale et ses intrigues secondaires qui concourent à dresser le portrait du protagoniste principal. Certaines scènes semblent ainsi tomber comme un cheveu sur la soupe et peinent à s’inscrire dans le récit, ce qui évidemment est vraiment désarçonnant.
En revanche, côté action, le film assure comme toute bonne série B italienne qui se doit. Contrairement à beaucoup, je trouve, par ailleurs, que Luc Merenda assure plutôt bien dans son rôle même si son personnage est totalement caricatural et si les dialogues sont à l’emporte-pièce. Il est ainsi entièrement crédible en flic qui n’a peur de rien comme en attestent les cascades qu’on le voit réaliser lui-même. Autre bon point, la musique signée Bruno Canfora, déjà utilisée dans Le Clan des pourris, est excellente. Elle rythme admirablement bien l’ensemble.
Pour les amateurs de « poliziotteschi », on retrouve les qualités nerveuses de ces productions avec son goût pour la violence. Cinéma de tous les excès, le cinéma italien sert ces séries B inspirées du polar américain et de son propre contexte politique pour sortir des films coups de poing, globalement très maladroits mais sympathiques. Celui-ci gagne peut-être ses galons dans sa version originale.