L'Exercice de l'État par Sulku
À la question "Ah ouais ? t'étais voir l'Exercice de l'État, et alors t'as bien aimé ?", j'ai répondu qu'on ne pouvait pas aimé ou ne pas aimé ce film, on peut trouver ça super intéressant ou se faire chier pendant tout le film.
Pendant 152 minutes on suit un ministre de transports en activité, partout ,des réunions officielles jusqu'aux toilettes ou avec sa femme. Donc si la politique vous gonfle, vous vous dites sans doute que c'est un film bon pour les bobos qui lisent Télérama et écoutent France Inter et France Culture (dont je fais parti, c' est vrai).
Mais l'intérêt de ce film est de nous montrer de l'interieur l'exercice du pouvoir par un ministre des transports ambitieux mais peu connu du grand publique de l'intérieure. Schoeller nous place en observateur de ce ministre, de sa façon d'agir et de penser la plus intime, il nous montre ses relations avec le premier ministre et le président (qui, soit dit en passant, sont complètement fictifs et ne comportent aucun lien avec la réalité) pour nous faire voir la politique autrement que nous la voyons par les médias.
Il nous met en quelque sorte dans la peau de son chauffeur, qui entends tout, sait tout, qui représente le peuple. La question du rapport au peuple qui vote se pose d'ailleurs fortement dans le film. Cette rencontre entre le ministre et la société civile est très justement mise en scène avec une touche d'humour.
Après le film, on médite un instant, on essaye de transposer Saint Jean (Olivier Gourmet, excellent dans son rôle) à nos ministres réels, on se demande s'ils peuvent faire autrement, s'ils ont raison, ou tord, si finalement c'est vraiment tous des pourris ou non. A travers une réforme du statut des gares, le film nous montre avec beaucoup de vérité, d'objectivité et de talent la vie politique à l'heure actuelle.