La scène onirique d'introduction est très jolie mais son symbolisme est louirdingue. Après un démarrage intéressant : le déplacement obligatoire du ministre, les propos de circonstances, la langue de bois, on s'aperçoit après une scène ridicule (Blanc écoutant Malraux) que rien n'est maîtrisé, entre des dialogues qui sonnent souvent faux ("la politique est une meurtrissure permanente") des invraisemblances de situations (les blessées des Ardennes qui sont soignés à Pompidou, le chauffeur intérimaire recruté par le directeur de cabinet, la présence du premier ministre à l'enterrement du chauffeur et plein d'autres). Certaines scènes sont interminables (l'après accident, l'enterrement du chauffeur) d'autres sont inutiles (la naissance du bébé). La scène de la caravane trouve le moyen d'être à la fois invraisemblable, gavante, grotesque et mauvaise. Si on ajoute à cela un montage raté (on a parfois du mal à bien suivre), une musique grotesque et une fin bisounours, ben, c'est pas terrible. De plus idéologiquement on est en pleine démagogie, si l'auteur à raison de nous montrer un monde politique nauséeux et destructeur, lui opposer la prétendue pureté du peuple (figurée ici par la famille du chauffeur) procède d'un manichéisme primaire. Les acteurs ne sont pas mauvais bien que Michel Blanc a l'air de s'emmerder. Sur un sujet proche on peut préférer de très loin "Quai d'Orsay" de Tavernier