L'Exercice de l'État par Maxouye
L'exercice de l'état nous permet une approche différente du monde politique vu au cinéma. On y suit un ministre des transport durant une partie de son mandat.
Le réalisateur réussi a nous présenter un homme politique d'une manière très juste, que l'on voit évoluer au fur et a mesure de sa vie politique. Sans jamais porter de jugement, toujours sur le fil, flirtant avec la caricature sans jamais y sombrer, le réalisateur fait petit à petit perdre pied à cet homme dans les affres du pouvoir. On le voit tout d'abord verser des larmes devant l'horreur d'un accident de bus, puis, lentement son jugement évoluera pour s'attacher à l'impact médiatique que pourront avoir ses décisions. Certains principes auxquels il croyait deviendront un emblème, une carte de visite, dont il oubliera le sens et dont l'issu ne le touchera plus, privatisation ou non des gares, peut importe... Une des dernières choses qui maintient le personnage dans une certaine réalité est l'amitié qu'il entretient avec son chef de cabinet, personnage intègre et droit dans ses convictions. Lorsque le « père » lui propose un nouveau ministère, profitant de sa popularité pour regagner quelques points dans les sondages, cette amitié cessera.
Film très pessimiste (réaliste ?) qui ne laisse que peut d'espoir sur l'évolution que peut avoir un individu dans sa vie politique. Le trio d'acteur Gourmet, Blanc et Breitman est vraiment remarquable.