On n’est même plus surpris lorsqu’on apprend le sujet du nouveau spectacle d’Alexandre Astier, à savoir la vie extraterrestre : ce type sait tout et peut en parler avec la faconde qui le caractérise.
Après les cycles Arthuriens (et avant, visiblement, un retour via le cinéma sur ces terres fécondes), après la vie et l’œuvre de Bach, le voici donc en conférencier devisant sur le big-bang, les ovnis et les avancées scientifiques.
Les moyens scéniques évoluent, et Astier ne s’est privé de rien pour donner chair à son propos : les animations à l’écran sont soignées, les scènes sont variées et il incarne un grand nombre de personnages. L’impression de fourre-tout peut guetter à certains moments, et la transition entre la trame générale, la conférence, et les sketches n’est pas toujours très fluide.
L’Exoconférence n’est pas, à l’instar de Que ma joie demeure, un spectacle hilarant : ce n’est pas là son objectif. Mais il est évidemment sous l’égide de cette tonalité propre à Astier, et qu’on retrouve toujours avec autant de plaisir. Ironie, vocabulaire inimitable qui en fait un digne héritier d’Audiard, ponctuent sa leçon générale qui se veut aussi enthousiaste que poétique. On apprendra ainsi que la voie lactée a un goût de framboise, et les inconvénients à voyager à la vitesse de la lumière.
Le running gag sur la plaque de la sonde Pioneer vaut à lui seul le déplacement, et synthétise l’approche d’Astier : sarcastique et lucide, amusé et enthousiaste, il vulgarise autant qu’il embarque à sa suite un public auquel il peut désormais parler de ce qu’il veut.
(7.5/10)