Pour cette conférence ou plutôt ce pastiche de conférence, dont l'intention est de "régler la question de la vie extra-terrestre", Astier pioche dans l'histoire des sciences de l'antiquité à nos jours et porte un regard ironique sur l'évolution de nos croyances et de nos technologies. Ponctuée d'interprétations décalées, un peu dans l'esprit de Kaamelott, il s'amuse à rejouer certains moments clés de l'histoire : entre autres, la rencontre entre Copernic et le Vatican ou bien une supposée discussion de comptoir entre Fermi et un autre scientifique. Le spectacle se présente à la fois comme une successions de petits sketchs et d'élucubrations, tantôt sérieux, tantôt burlesques. Sur fond de diaporama, Astier enchaîne à tour de rôle les sujets de manière décousue avec assez peu d'efficacité scénique : descendant et remontant constamment de son pupitre tout en étant interrompu par de faux problèmes techniques récurrents et convenus. A quelques exceptions près, telle que le running gag amusant sur la sonde Voyager, le ton reste souvent plus proche de l'humeur que de l'humour. Le rythme du spectacle ne décolle donc jamais vraiment, sans être non plus un supplice. Tout en utilisant un langage parfois assez pointu, il n'est pas question d'apprendre grand chose de nouveau sur le sujet ni de l'aborder sous un angle novateur. Pour quiconque un brin cultivé et pensif, Astier brasse un peu du vent. Sorte d'hybridation entre la conférence et le one man, L'exoconférence n'a donc ni la profondeur de l'un ni la puissance comique de l'autre. En la matière, certains documentaires comme Cosmos font bien plus rêver, et d'autres nous en apprennent beaucoup plus sur les observations tangibles d'OVNIS, sans oublier l'immense répertoire de la science-fiction qui est un puits de sagesse à lui seul. Le mérite d'Astier se situe probablement dans le rôle de catalyseur humaniste qu'il s’octroie, afin d'éduquer d'un millième les masses, même si je crois peu en leur appétence future.